mercredi 28 janvier 2009

Lecteurs

Deux lecteurs de mon site m'ont amené à compléter quelques pages. Je ne ne dirais jamais assez combien les mails de mes lecteurs sont un puissant stimulant pour continuer ce travail. Au passage, pour ceux qui ne l'auraient pas remarqué, je poste mes messages soit le week-end, soit tard le soir. Ce sont les moments que je trouve pour me consacrer à ma passion des livres et des Alpes.

Le premier m'a envoyé une reproduction de la "Carte des Alpes depuis Nice jusqu'au lac de Genève", planche photo-lithographiée au Dépôt de la guerre, qui doit accompagner un ouvrage édité en 1875 par Albert de Rochas d'Aiglun :
La topographie militaire de la frontière des Alpes, par M. de Montannel.
Mon exemplaire ne la contient pas. J'ai complété ma page descriptive avec cette reproduction.


Le deuxième contact, qui était une lectrice, m'a demandé un scan de la petite plaquette :
Harangue de Pons de Gentil au Duc de Mayenne faisant son entrée à Tallard,
ouvrage de 1583, réédité en 1872 par les Trois Bibliophiles Dauphinois.


Là aussi, j'ai complété ma page descriptive avec un lien vers ce scan. C'est un bel exemple d'éloquence du XVIe siècle, en pleine guerre de religion. On y retrouve Lesdiguières, puisque Pons de Gentil remercie le duc de Mayenne qui est venu les délivrer de Lesdiguières qui assiégeait Tallard.

dimanche 25 janvier 2009

Lesdiguières et Henry Gauthier-Villars, dit Willy.

Curieux rapprochement entre ces deux personnalités qui n'ont, apparemment, rien à voir.

Sur le premier, j'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer. Sur le deuxième, célèbre personnalité du Paris de la Belle époque et éphémère mari de Colette, nous verrons plus loin qu'il n'est pas totalement étranger au Champsaur, dont Lesdiguières était originaire et qu'il fit ériger en duché.



Poursuivant mon travail de description des ouvrages sur Lesdiguières, j'ai travaillé ce week-end sur une petite plaquette biographique : Lesdiguières, par Joseph Roman, publiée en 1875. C'est un tiré à part, au tirage de 20 exemplaires, extrait de l'introduction de la publication de la correspondance de Lesdiguières, par Joseph Roman et le comte Douglas. Ce qui fait le prix de l'exemplaire que je décris est que c'est l'exemplaire personnelle de Joseph Roman, dans une reliure demi chagrin à coins, avec le bel ex-libris de l'érudit haut-alpin.


Joseph Roman, qui souvent n'hésite pas à émettre des jugements tranchants, voire partisans, se montre très équilibré dans son appréciation de Lesdiguières. Il sait reconnaître le "singulier mélange de grandes qualités et de grandes faiblesses", même s'il finit par conclure que c'est "une personnalité brillante, mais non pas un noble caractère". Probablement marqué par la vague de patriotisme qui a suivi la défaite devant l'Allemagne en 1870 (ce texte est daté de 1875), il met à son crédit qu'il "se distingua de ses contemporains par un véritable amour pour la France et pour le roi Henri IV." Cette fidélité est une des qualités qui a toujours été reconnue à Lesdiguières.


Pour passer à Henry Gauthier-Villars, dit Willy, je prépare une synthèse sur l'ascendance haut-alpine du personnage. On sait qu'il descend de Dominique Villars, le célèbre botaniste du Noyer. Ce que l'on sait moins est qu'il descend d'un autre Dominique Gauthier, du même village du Noyer, dont les frères, un fils et un petit-fils ont fait souche à Lons-le-Saunier comme imprimeurs et libraires. Je reviendrai sur l'histoire de cette famille, dont la renommée a pris une dimension nationale grâce à Jean-Albert Gauthier-Villars (1828-1898), le fondateur des éditions du même nom et père du fameux Willy. Cette semaine, j'ai acheté une petite plaquette qui célèbre le centenaire de cette maison d'édition spécialisée dans les ouvrages scientifiques et mathématiques.


Et le lien avec Lesdiguières, me direz-vous ? Le Noyer est une village du Champsaur proche de Saint-Bonnet, bourg natal de Lesdiguières, et mitoyen avec Le Glaizil où se trouve le château des Diguières. L'autre lien est que je me suis simultanément intéressé à ces deux personnalités.

dimanche 18 janvier 2009

Publications lesdiguièrennes

Je ne sais pas si l'adjectif lesdiguièren existe. Si non, je l'invente pour qualifier mon activité de ce week-end. Pour compléter le travail des semaines précédentes, j'ai décris 5 plaquettes, d'intérêt divers, qui concernent toutes Lesdiguières.

Les deux plus intéressantes sont consacrées à Marie Vignon. Epouse d'Ennemond Matel, marchand de soie à Grenoble, Marie Vignon devient la maitresse de Lesdiguières, à qui elle donne deux filles : Françoise, née vers 1604, et Catherine, née vers 1606. Devenu veuf, Lesdiguières l'épouse en 1617 après l'assassinat aussi mystérieux qu'opportun de son premier mari Ennemond Matel :


J.-J.-A. Pilot de Thorey : Recherches sur Marie Vignon. Femme en premières noces d'Ennemond Matel, marchand de soie de Grenoble, titrée dame de Moirans et marquise de Treffort, femme en secondes noces du Connétable de Lesdiguières, Grenoble, 1887.


Joseph Roman : Dernières années de Marie Vignon, veuve du connétable de Lesdiguières, Grenoble, 1893.


On ne dira jamais combien ces petites études sont indispensables à l'histoire. Sur Marie Vignon, sujet certes mineur, c'est encore quasiment tout ce que l'on sait d'elle. C'est l'intérêt de ces études, mais aussi leur faiblesse. Les inévitables erreurs qu'elles contiennent sont ensuite répétées et reproduites à l'infini, jusqu'à ce qu'une nouvelle étude vienne les corriger. Mais qui voudra s'intéresser aujourd'hui à Marie Vignon ? Peut-être qu'un jour, quelqu'un se penchera de nouveau sur le destin de cette femme, mais j'en doute beaucoup.

Rapidement, les trois autres ouvrages sont plus anecdotiques :

Joseph Roman : Deux pseudonymes de Lesdiguières, Grenoble, 1912.
Général Joseph Revol : Lesdiguières. Essai de psychologie militaire, Paris, 1949.
Lucien Charbonnel : Lesdiguières et les guerres de religion dans le Haut-Dauphiné, thèse présentée devant la Faculté de théologie protestante de Montauban, en 1905. Elle conclut que les guerres de religion ont été un mal nécessaire qui a permis de maintenir la Réforme en France.

Pour finir, la belle photo du mausolée de Lesdiguières, sculpté par Jacob Richier, actuellement conservé au Musée départemental de Gap.

dimanche 11 janvier 2009

Lesdiguières, suite

Après la biographie d'Emile Escallier, revenons à un ouvrage plus ancien, publié en 1802 :
Histoire abrégée de la vie de François de Bonne, duc de Lesdiguières, pair et dernier connétable de France, Grenoble, Imprimerie David, An X (1802).



C'est un abrégé de l'histoire de Lesdiguières de Louis Videl (voir un des messages précédents), par Jean-Claude Martin. Cet ouvrage rare ne nous apprend rien sur Lesdiguières, mais est intéressant à titre historique. On y trouve cette glorification des grands hommes du Dauphiné après la Révolution, comme ciment de la création d'une identité dauphinoise au moment même où les particularités du Dauphiné étaient en cours d'absorption dans la réorganisation administrative de la Révolution et de l'Empire.

C'est presque une édition populaire, avec sa gravure représentant Lesdiguières de façon presque naïve et dans tous les cas grossière.


Pour finir, je pense à ce pauvre Jean Claude Martin
(1766-1847), ecclésiastique et érudit qui n'a laissé de lui qu'un piètre souvenir. Deux jugements par deux érudits du Dauphiné; d'abord Adolphe Rochas, puis Alfred de Terrebasse :

Adolphe Rochas : "de toutes ses élucubrations, il n'a fait imprimer qu'un petit nombre de brochures peu estimées, et n'offrant de l'intérêt que dans les interminables notes, résultat indigeste de ses grandes lectures, dont il les a farcies". Et pour enfoncer le clou : "malgré le peu de succès de ses écrits, ce bon et excellent homme se croyait sérieusement archéologue de première force".

Alfred de Terrebasse : "M. Jean-Claude Martin, recteur de la paroisse de Clansayes, était connu pour un de ces collecteurs naïfs dont les ouvrages se recommandent plus par les documents qu'ils exhument, que par ce qu'ils savent y ajouter de leur chef."

mercredi 7 janvier 2009

Suite sur Lesdiguières

Une rapide description ce soir, l'ouvrage de synthèse d'Emile Escallier :
Lesdiguières, dernier connétable de France, publié à Lyon, chez Lardanchet en 1946.


dimanche 4 janvier 2009

Vœux 2009 et premières publications.

Comme il se doit, je débute l'année par mes meilleurs vœux pour 2009. A mes lecteurs occasionnels et habituels, je souhaite que l'année soit riche en découverte dans les domaines qui les passionnent, que ce soit les livres, la bibliophilie, mais aussi la montagne, les Alpes et que sais-je encore, car je ne pense pas pouvoir imaginer tout ce qui intéresse mais lecteurs et qui les amène à consulter mon blog ou mon site.

Comme l'année dernière, le mois de janvier est propice aux bilans. Un premier sujet de satisfaction est l'augmentation notable du nombre de visites : 20 784 en 2008 au lieu de 5 918 visites en 2007. En novembre, j'ai même une pointe à 2 422 visites.

En analysant plus finement, je me rends compte :
  • 84 % des visites arrivent par les moteurs, essentiellement Google..
  • 8 % directement, ce qui montre que je suis maintenant inclus parmi les favoris de certains internautes
  • 8 % par des sites extérieurs (1 716 visites), la majorité étant des liens Wikipédia, mais aussi des liens depuis des sites amis comme : bibliophilie.blogspot.com et le-bibliomane.blogspot.com.
Les recherches les plus fréquentes pour arriver jusqu'à mon site sont celles qui portent sur les ex-libris, l'histoire du Dauphiné, la topographie, les nobiliaires du Dauphiné et l'histoire des familles, le patois du Dauphiné (sujet qui intéresse visiblement beaucoup), mais aussi les requêtes sur des personnes comme Champollion, Guy Allard, Ulysse Chevalier, Diodore Rahoult, etc.

La page la plus vue de mon site est celle consacrée à l'ouvrage : Lettres à Lucie sur le canton de Mens, du pasteur André Blanc, publié en 1844. Ce succès inattendu est dû, comme je l'ai déjà expliqué, au très bon positionnement de l'illustration de la lettre manuscrite qui truffe cet exemplaire. C'est inimaginable le nombre de gens qui cherche une image de lettre manuscrite !

Après les quelques pages générales (Accueil, liste des Ouvrages, liste des personnes, etc), les 15 pages les plus vues sont :
  • Les ex-libris dauphinois.
  • Les images anciennes de la Meije.
  • L'armorial du Dauphiné.
  • La carte du Haut-Dauphiné, de Bourcet.
  • Les monuments celtiques, de Jacques Cambry.
  • Zizimi, de Guy Allard.
  • L'album historique du Dauphiné.
  • La topographie de la frontière des Alpes, de Montannel.
  • La description des vallées du Dauphine, de Pesay.
  • La page thématique sur le patois du Dauphiné.
  • Grenoble inondé, de Pilot de Thorey.
  • Le nobiliaire du Dauphiné, de Guy Allard
  • La page thématique sur l'histoire du Dauphiné.
  • La plaquette sur le voyage de Colaud de la Salcette en Oisans en 1784
  • Champollion-Fgeac
On retrouve quelques pages nouvelles de cette année. Lorsque le sujet rejoint une préoccupation des lecteurs, elles trouvent très vite leur public.

J'ai décrit 52 ouvrages cette année. J'ai fini l'année avec 178 ouvrages décrits eu total sur mon site.

Pour ce qui est du blog, dont c'était la première année d'existence complète, il atteint presque 1 500 visites. J'ai publié 62 message, en tentant d'être le plus régulier possible. Je sais que c'est cela que les lecteurs habituels apprécient le plus. C'est comme un rendez-vous.

Mais, au delà de ces chiffres, le meilleur encouragement est les nombreux mails que je reçois, dont certains ont conduit à des échanges intéressants. Si certains de mes interlocuteurs lisent ce blog, qu'ils en soient remerciés. Autre source de satisfaction, les échanges que j'ai eus avec Hugues du Blog du Bibliophile et Bertrand du blog Le Bibliomane moderne et, au-delà, tous les contacts que j'ai eus par ces deux intermédiaires.

En 2009, je vais poursuivre mon travail, en espérant pouvoir continuer à susciter l'intérêt de nombreux amoureux des livres, du Dauphiné, des Alpes et de leur histoire.

Deux nouvelles publications.

Comme promis, j'ai commencé à décrire les ouvrages sur Lesdiguières que je possède. Je commence évidemment par la biographie par laquelle tout a commencé : celle de Louis Videl :
Histoire de la vie du Connestable de Lesdiguières, l'édition de 1638, exemplaire dans une reliure d'époque.



J'ai donc créé une page thématique sur François de Bonne, duc de Lesdiguières qui servira de point d'entrée à tous les ouvrages le concernant que je souhaite décrire sur cet site. J'ai illustré cette page avec le beau portrait qui orne l'ouvrage de Videl.



Autre sujet, qui n'a rien à voir : Grenoble secret
, de Madeleine Rivière-Sestier, publié en 1968.


L'ouvrage est illustré de photographies en noir et blanc de Madeleine Rivière-Sestier. Comme on pourra en juger, le style appartient à celui du réalisme photographique des années 30 à 50, illustré par Robert Doisneau ou Brassaï. J'aime beaucoup ce style de photographies.


On y retrouve un Grenoble disparu, avant que la politique de réhabilitation ou rénovation des centres-villes n'ait fait ses ravages, transformant nos villes en musées, voire même en parcs d'attraction (certaines de ces rénovations ne nous rappellent-elles pas le château de la Belle au Bois Dormant de Disneyland ?)