Découverte ces derniers jours d'un ouvrage dont j'ignorais totalement l'existence :
Evolution de l'Alpinisme dans les Alpes françaises, d'Arthur Raymann, initialement paru en 1912 à Brunswick (imprimé à Grenoble : imprimerie de Aubert), in-8°, VII-[1]-578-[3] pp. Il a été réédité par Slatkine, Genève, en 1979, dans la collection Les Alpes et les Hommes, n° 14. L'édition originale est visiblement très rare. C'est l'édition de 1979, que je viens de lire. Elle aussi est devenue rare.
Il s'agit de l'édition d'une thèse soutenue à Grenoble en mars 1912 par Arthur Raymann, d'origine suisse, qui s'est pris de passion pour le Dauphiné. L'ouvrage se compose de 3 parties. La première sous le titre La pratique de l'alpinisme, est une synthèse de l'histoire de l'alpinisme, avec une large part consacrées aux Sociétés alpines, essentiellement le Club Alpin Français et surtout la Société es Touristes du Dauphiné.
La deuxième partie, sous le titre de Les Alpes françaises dans la littérature, dans la science et dans l'art est une des premières synthèses sur la place de la montagne et des Alpes dans la littérature. Il avait été précédé par John Grand-Carteret, dans son ouvrage La Montagne à travers les âges, qui avait traité le sujet un peu superficiellement, malgré la qualité de l'illustration. Ce travail d'Arthur Raymann est une bonne synthèse sur le sujet, qui fait la part belle aux Alpes dauphinoises, ce qui nous intéresse plus particulièrement. Sur la littérature proprement dite, La littérature alpestre en France et en Angleterre aux XVIIIe et XIXe siècles, de Claire-Eliane Engel, paru en 1930, est évidemment la référence. Mais le point de vue d'Arthur Raymann est plus général puisqu'il inclut la littérature scientifique et la peinture.
Enfin, la troisième partie est une bibliographie très complète, qui couvre les pages 407 à 532. A la différence de nombreuses bibliographies alpines, il cite de nombreux articles. Cette référence a été largement utilisée par Jacques Perret.
On sent un vrai amour de la montagne chez Arthur Raymann. Il a beaucoup parcouru les Alpes dauphinoises (Belledonne, Oisans) où il a puisé et gouté l'amour de la liberté qu'il associe au Dauphiné. Néanmoins, dans sa conclusion, il n'échappe pas à son époque. Pour reprendre ses mots, que l'on trouve souvent au cours de l'ouvrage, l'alpinisme a "un réelle valeur éducatrice et morale.", le mot moral apparaissant souvent dans le texte. La conclusion est aussi l'occasion d'un ardent plaidoyer pour les courses sans guide, une sujet d'actualité dans le monde de l'alpinisme à cette époque. Ce plaidoyer est directement lié à la valeur morale de l'alpinisme, comme école du dépassement de soi.
Evolution de l'Alpinisme dans les Alpes françaises, d'Arthur Raymann, initialement paru en 1912 à Brunswick (imprimé à Grenoble : imprimerie de Aubert), in-8°, VII-[1]-578-[3] pp. Il a été réédité par Slatkine, Genève, en 1979, dans la collection Les Alpes et les Hommes, n° 14. L'édition originale est visiblement très rare. C'est l'édition de 1979, que je viens de lire. Elle aussi est devenue rare.
Il s'agit de l'édition d'une thèse soutenue à Grenoble en mars 1912 par Arthur Raymann, d'origine suisse, qui s'est pris de passion pour le Dauphiné. L'ouvrage se compose de 3 parties. La première sous le titre La pratique de l'alpinisme, est une synthèse de l'histoire de l'alpinisme, avec une large part consacrées aux Sociétés alpines, essentiellement le Club Alpin Français et surtout la Société es Touristes du Dauphiné.
La deuxième partie, sous le titre de Les Alpes françaises dans la littérature, dans la science et dans l'art est une des premières synthèses sur la place de la montagne et des Alpes dans la littérature. Il avait été précédé par John Grand-Carteret, dans son ouvrage La Montagne à travers les âges, qui avait traité le sujet un peu superficiellement, malgré la qualité de l'illustration. Ce travail d'Arthur Raymann est une bonne synthèse sur le sujet, qui fait la part belle aux Alpes dauphinoises, ce qui nous intéresse plus particulièrement. Sur la littérature proprement dite, La littérature alpestre en France et en Angleterre aux XVIIIe et XIXe siècles, de Claire-Eliane Engel, paru en 1930, est évidemment la référence. Mais le point de vue d'Arthur Raymann est plus général puisqu'il inclut la littérature scientifique et la peinture.
Enfin, la troisième partie est une bibliographie très complète, qui couvre les pages 407 à 532. A la différence de nombreuses bibliographies alpines, il cite de nombreux articles. Cette référence a été largement utilisée par Jacques Perret.
On sent un vrai amour de la montagne chez Arthur Raymann. Il a beaucoup parcouru les Alpes dauphinoises (Belledonne, Oisans) où il a puisé et gouté l'amour de la liberté qu'il associe au Dauphiné. Néanmoins, dans sa conclusion, il n'échappe pas à son époque. Pour reprendre ses mots, que l'on trouve souvent au cours de l'ouvrage, l'alpinisme a "un réelle valeur éducatrice et morale.", le mot moral apparaissant souvent dans le texte. La conclusion est aussi l'occasion d'un ardent plaidoyer pour les courses sans guide, une sujet d'actualité dans le monde de l'alpinisme à cette époque. Ce plaidoyer est directement lié à la valeur morale de l'alpinisme, comme école du dépassement de soi.
Aucun commentaire:
La publication de nouveaux commentaires n'est pas autorisée.