Grenoble
Le guide touristique tel que nous le connaissons s'est peu à peu défini au cours du XIXe siècle, jusqu'à ce qu'Adolphe Joanne lui donne la forme et la diffusion que l'on connaît. Pour le département de l'Isère, qui forme une partie du Dauphiné, on peut penser que le travail de Pierre Fissont et Auguste Vitu, paru en 1856, est le premier guide dans le sens moderne du temps :
Guide pittoresque et historique du voyageur dans le département de l'Isère et les localités circonvoisines.
Grenoble, Ferary, Libraire-Editeur, 1856
Guide pittoresque et historique du voyageur dans le département de l'Isère et les localités circonvoisines.
Grenoble, Ferary, Libraire-Editeur, 1856
Auparavant, de nombreuses parties du département avait fait l'objet d'un guide, comme l'Oisans avec l'Essai descriptif sur l'Oisans, d'Aristide Albert et le Guide du voyageur dans l'Oisans,
du docteur Joseph-Hyacinthe Roussillon, ou la Grande-Chartreuse. En revanche, pas son parti pris d’exhaustivité et sa présentation par itinéraires, ce guide est, à ma connaissance, le premier au sens moderne du terme.Il faudra ensuite attendre le premier tome du Guide du Dauphiné d'Adolphe Joanne en 1862 pour avoir un guide complet de la région.
Cet exemple de pages (avec un petit clin d’œil à un certain bibliomane moderne, qui comprendra) montre la présentation choisie, même si les villages décrits ici ne se distinguent pas par les monuments ou les curiosités naturelles.
Je vous laisse découvre ce guide sur la page que je lui est consacrée : cliquez-ici.
Il a aussi l'avantage d'être joliment illustré de 10 lithographies. Après celle en tête du message (et qui forme frontispice), je vous en présente 4 autres ici :
La Grande-Chartreuse
Voiron
Le château de Valbonnais
Pont-en-Royans
Lorsque j'ai acheté l'ouvrage, c'est posé la question d'identifier les auteurs. Encore une fois, les ressources d'Internet se sont avérées précieuses. Auguste Vitu a été vite identifié (voir sa notice biographique sur Wikipédia).
En revanche, je me suis vite demandé comment et pourquoi cette personnalité très parisienne s'était ainsi intéressée à l'Isère. Une notice biographique plus fournie m'a appris qu'il avait d'abord fondé un journal à Grenoble en 1850, mais surtout qu'il y avait passé trois ans comme chef de cabinet du préfet Jean Bérard, de 1852 à 1855. Cela lui a probablement permis de rassembler les éléments administratifs et descriptifs que l'on trouve dans ce guide.
Pour P. Fissont, l’exercice était plus difficile car je n'ai trouvé aucune notice biographique et qu'il existait un doute sur le prénom : Pierre ? Paul ? Une personne ? Deux personnes ? J'ai donc rassemblé les éléments d'une esquisse de notice, basée sur les éléments collectés et sur certaines hypothèses (pour la voir, cliquez-ici). Il est toujours difficile de prendre comme hypothèse l'erreur d'un érudit aussi scrupuleux qu'Edmond Maignien, mais cela me semblait la seule possibilité.
J'ai compris ! Et merci pour la belle litho de la grande Chartreuse qui a été faite du même endroit quasiment que mes photos de cet été.
RépondreSupprimerMerci et à bientôt
B.