dimanche 19 juillet 2009

Freissinières, par Florimond Baridon; John Grand-Carteret

Poursuivant mes descriptions d'ouvrages sur les Vaudois des Hautes-Alpes, je me suis intéressé à une petite monographie communale sur la vallée de Freissinières, une des vallées des Hautes-Alpes, avec l'Argentière et la Vallouise, qui ont abrité entre le XIIe et le XVIe siècle une importante colonie vaudoise, qui a ensuite rejoint la Réforme.

Cette monographie est l'œuvre de Florimon Baridon, un ancien instituteur :
Le Val de Freissinières (Hautes-Alpes). Monographie communale, Gap, 1934


Quelques illustrations prises parmi les 15 planches photographiques hors texte.





Sympathique monographie où l'on sent l'amour du pays natal. On souhaiterait voir plus de monographies villageoises comme celle-ci. Certes, plus œuvre de compilation que véritable travail de recherche, elle a le mérite de présenter un bonne synthèse sur la vie du village. Le chapitre sur
L’humour à Freissinières est plutôt inhabituel dans ce type d'ouvrage.

Pour illustrer le caractère particulier des habitants de la vallée et la vigueur de leur foi, on peut lire l'article paru dans
L'Alpe, n° 12, hiver 2002 : La longue traque, par Jean-Luc Charton (pp. 55-58). C'est le récit de la vie des deux frères Théophile et Félix Berthalon, des Viollins, qui désertèrent au début de la guerre de 1914, par fidélité à l'engagement qu'ils avaient pris : "Tu ne tueras point". Ils avaient juré sur la Bible de respecter cette loi. Ils se cachèrent dans la vallée, avec la complicité des habitants et de leur famille, jusqu'à leur capture en janvier 1927. Ils savaient réciter par cœur des passages entiers de la Bible, comme d'autres habitants de la vallée.

Pour ceux qui sont un peu perdus dans ces histoires de Vaudois, cette carte donne un bon aperçu de l'implantation vaudoise dans les Alpes au Moyen-Age :

Elle est extraite d'une autre bonne synthèse récente sur les Vaudois, par Giorgio Tourn, paru aux Editions Brepols en 2001.


Ce petit livre est surtout un bon aperçu de la doctrine et de la spiritualité vaudoises. L'auteur rappelle justement au début de l'ouvrage que le terme Vaudois recouvre trois réalités différentes :
- Le mouvement créé par Pierre Valdo, dit les "Pauvres de Lyon", qui s'est en particulier implanté dans les Alpes au Moyen-Age et qui à rejoint la Réforme en 1532. Ce sont ces Vaudois qui nous intéressent pour leur histoire dans les Hautes-Alpes.
- Un groupe d'environ une douzaine de communautés protestantes situées dans des vallée du Piémont occidental, qui ont perpétué jusqu'à aujourd'hui l'implantation ancienne des Vaudois.
- Les membres d'une église évangélique qui s'est organisée en Italie à partir du 19e siècle, puis en Amérique latine.

Pour finir sur les Vaudois, je recommande aussi cet ouvrage :
Guide historique du Lubéron vaudois, par Gabriel Audisio, Les Alpes de Lumière, n° 139, 2002.

En particulier, on y retrouve le récit du peuplement du Lubéron entre 1460 et 1560 par des populations alpines en provenance des diocèses d'Embrun et de Turin, qui ont contribué à implanter des fortes communautés vaudoises dans cette région. Par exemple, le seigneur de Cabrières d'Aigues signe un acte d'habitation le 10 mars 1495 avec 80 chefs de famille de la vallée de Freissinières qui décidaient de s'installer sur ses terres et de rebâtir le village. Une communauté vaudoise venait de se créer dans ce village du Lubéron.


Autre travail, la mise à jour de la page consacrée à John Grand-Carteret (1850-1927), manieur d'images et de mots, bien connu des amateurs des livres sur la montagne pour sa somme parue en 1903-1904 en 2 volumes : La Montagne à travers les âges


Votre serviteur a rédigé une petite notice biographique qui a paru dans le dernier numéro de
L'Alpe n° 45, de l'été 2009 :

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