- Dominique Villars, colporteur libraire
- "Flora delphinalis", de Dominique Villars
- Dominique Villars
Pour un description détaillée de l'ouvrage, je ne peux que renvoyer à la notice :
Bibliothèque du Dauphiné, de Guy Allard, revue par Pierre-Vincent Chalvet (exemplaire de Dominique Villars).
Dominique Villars l'a largement complété de notes manuscrites et de notices biographiques de botanistes dauphinois, dont une notice autobiographique.
On y trouve en particulier une notice sur Dominique Chaix (1730-1799), curé des Baux (Hautes-Alpes), botaniste, qui fut le mentor et l'ami de Dominique Villars :
La plus intéressante est la notice autobiographique de Dominique Villars :
Elle retrace brièvement mais assez complètement sa vie jusqu'en 1797 et se termine par cette remarque assez amère, ajoutée postérieurement d'une écriture et d'une encre légèrement différentes : "La postérité, comme les nations étrangères, qui l'ont déjà présumé, lui accorderont peut-être plus de réputation que ses concitoyens et surtout les médecins, ses voisins, de son vivant." Dans la notice de Pierre Liottard (1729-1796), il remarquait : "Cet exemple, ajouté à tant d'autres, prouve combien la passion des hommes anime et soutien leur courage pour leur faire franchir des obstacles d'ailleurs insurmontables". On peut penser qu'en parlant de Pierre Liottard, Dominique Villars parle aussi de lui-même, sur ce ton un peu amer que l'on voit dans son autobiographie, au moment où la reconnaissance publique n'est pas à la hauteur de ses attentes.
Ces remarques s'expliquent par le fait qu'en 1797, Dominique Villars avait perdu son poste de médecin-chef de l'hôpital militaire de Grenoble et qu'il n'était plus que directeur du jardin des Plantes. Il était aussi professeur à l'Ecole centrale de Grenoble. Il faudra attendre 1805 pour qu'il obtienne une poste à la faculté de Strasbourg.
Dominique Villars s'est livré plusieurs fois à l'exercice de l'autobiographie. La première publiée est celle qu'il a incluse dans la préface de l'Histoire des Plantes de Dauphiné. Dans ses papiers personnels déposés à la Bibliothèque municipale de Grenoble, se trouve une longue autobiographie manuscrite qui a été publiée par G. de Manteyer dans Les origines de Dominique Villars, le botaniste (1555 – 1814). Il y fait allusion à ses difficultés avec les médecins grenoblois, en particulier le docteur Gagnon, qu'il tenait en piètre estime. Rappelons que le petit-fils de ce même docteur Gagnon, autrement dit Stendhal, avait "expédié" son portrait de Villars d'un lapidaire "paysan des Hautes-Alpes".
Dans ses différentes notes, en particulier dans sa notice autobiographique, Dominique Villars adopte l'orthographe d'origine de son nom, Villar. Malgré cela, il ne fit jamais rien pour que les livres publiés portent cette orthographe.
Comme indiqué sur la première page de garde, ce livre a ensuite appartenu au docteur Faure-Villar, le petit-fils de Dominique Villars. Il s'agit d'Anselme Faure, fils de Joseph Faure et Marguerite Villars, né à Marseille le 6 décembre 1801, décédé à Paris le 18 avril 1870. Il s'est parfois fait appeler Faure-Villar, comme une réponse à ses cousins Gauthier-Villars. Comme sa mère, il était partisan de l'orthographe Villar sans s. Il était médecin-chef des Invalides, auteur d'une thèse dédiée à Dominique Villars et à son oncle, le second Dominique Villars, chirurgien en chef de l'Hôpital militaire de Besançon.
Autre curiosité de cet exemplaire, il contient les deux versions du feuillets pp. 45-46 qui contient le notice biographique de Guy Allard. Dans la première version, le texte débute ainsi : "Par son inconduite, il fut obligé de vendre la charge de président en l'élection; & il mourut de misère, en 1715, à Grenoble. Ses productions, toutes en l'honneur de la patrie, feraient un titre d'Allard à la reconnaissance de ses compatriotes, si moins imparfaites, elles ne fatiguaient par l'incorrection & la faiblesse du style." Dans la deuxième version, les faits et les jugements ont été très largement revus : "Pour soutenir un procès que lui suscitèrent des ennemis, il fut obligé de vendre sa charge de président; & il mourut en 1716, doyen des avocats, & généralement estimé. Son zèle pour la gloire de son pays lui donne des droits à la reconnaissance de ses concitoyens." Il ajoute à la fin : "De ses manuscrits nombreux, il serait possible de former quelques ouvrages curieux & dignes du public." Il est probable que ces modifications ont été demandées par les descendants de Guy-Allard, la famille Allard-Duplantier. P.-V. Chalvet se montrait peu reconnaissant vis-à-vis de son devancier dont il a pourtant repris la majorité des notices. Dans cet exemplaire, les deux états du feuillet s'y trouvent. Dans les deux autres exemplaire que je possède, seule la version corrigée apparaît, sous forme de carton monté sur onglet (Carton : "Feuillet imprimé après coup inséré dans un livre en lieu et place d'un autre et offrant un texte modifié", Manuel de bibliophilie, C. Galantaris).
Enfin, cet exemplaire me permet d'enrichir ma collection d'ex-libris dauphinois avec celui d'A. Jouffray :
Je n'ai aucun renseignement sur A. Jouffray et sa bibliothèque. A-t-il un lien avec Camille Jouffray (1841-1924), maire de Vienne (Isère) et sénateur de l'Isère ? Les ouvrages de cette bibliothèque sont courants sur le marché.
Deux acquisitions ce week-end au Salon du Livre ancien de Champerret. Pour commencer, une petite rareté : Annuaire du département des Hautes-Alpes pour l'année 1806.
Ces annuaires sont particulièrement rares. Ce sont pourtant des sources irremplaçables d'informations sur la vie du département à cette époque. Ils fourmillent de renseignements, certes anecdotiques, mais indispensables pour connaître la vie quotidienne de nos ancêtres. Cet annuaire contient en particulier un long chapitre consacré à l'activité de la Société d'Emulation du Département, avec un résumé des principales communications. A la fin, est reproduit dans son intégralité le rapport de la commission des beaux-arts de l'Institut sur le mémoire de Ladoucette présenté devant l'Institut à propos des fouilles de Mons-Seleucus (La Bâtie Mont-Saléon).
Je possède déjà les annuaires de l'an XIII (1804-1805) et de 1808.
Ensuite, une ouvrage hagiographique sur Dom Jean-Baptise Chautard (1858-1935), abbé de Sept-Fons, originaire de Briançon où il a passé sa jeunesse dans la Grande Gargouille où ses parents tenaient une librairie.
Cet ouvrage est illustré de deux belles photos. Une vue de la Grande-Ruine depuis le glacier des Agneaux :
Et surtout cette belle vue de la Meije :
Le montagne a été déterminante dans la vocation de Dom Jean-Baptise Chautard.