Le bibliophile dauphinois a profité de ses vacances pour faire une randonnée familiale autour du Mont-Viso. En 4 jours, nos avons enchainé les étapes pédestres autour de cette montagne de 3841 m, qui termine à l'est les Alpes dauphinoises, même si elle est entièrement en territoire italien. Pour ceux qui ne connaissent pas, une vue prise depuis la vallée du Guil.
Belle montagne !
Pour le bibliophile dauphinois, une randonnée n'éloigne jamais des livres. Je dirai même qu'elle m'en rapproche. Ce n'est pas dans ce message que je vais faire la bibliographie du Mont-Viso. Elle est importante. La première référence qui me vient à l'esprit est l'exploration du massif par Edward Whymper dès 1860, qu'il raconte dans son ouvrage Scrambles amongst the Alps, que je viens d'acquérir tant en version anglaise (5e édition de 1900), qu'en version originale de la traduction en 1873. Edouard Whymper raconte une nuit qu'il a passé au pied du Mont-Viso, protégé par sa couverture comme on le voit sur cette gravure :
Pour notre part, nous avons préféré profiter de l'accueil des refuges italiens. C'est moins romantique, mais plus confortable.
La page de titre de l'édition anglaise.
Autre référence, la Carte géométrique du Haut-Dauphiné de Bourcet (1758), qui se termine, comme il se doit, au Mont-Viso.
Les deux photos suivantes ont été prises au col de la Traversette, que Bourcet appelle le col du Viso.
Pour tous les passionnés du mystère de la traversée des Alpes par Hannibal, le col de la Traversette est une des hypothèses les plus crédibles du passage d'Hannibal avec ses éléphants.
Quelques références sur Hannibal à la Traversette :
Le premier opuscule, semble-t-il, où a été émis cette hypothèse : Hannibal's passage of the Alpes by a Member of the University of Cambridge.
Un des plus fervents défenseurs de cette hypothèse est Gavin deBeer dans Alps and elephants. Hannibl'march. London, G. Bles, 1955, traduit en français en 1962 : Route Annibal.
Référence plus récente, le général Augustin Guillaume : Annibal franchit les Alpes. 218 av. J.-C. , La Tronche-Monfleury, Editions des Cahiers de l'Alpe, 1967. L'auteur discute les différentes hypothèses, qu'il réduit à deux : le col du Clapier (Maurienne) et le col de la Traversette (Queyras). Il ne conclut pas, même s'il apporte des éléments permettant d'accréditer l'hypothèse du col de la Traversette.
Le dernier en date est John Prevas dans un ouvrage publié en anglais : Hannibal crosses the Alps. The Enigma Re-examined, en 1998.
Cette hypothèse doit plaire aux anglophones, car j'ai trouvé une autre référence : Cecil Torr, Hannibal Crosses the Alps, Cambridge, University Press, 1925. Je ne connais pas cet ouvrage.
Pour ma part, je n'ai pas d'opinion fixée sur le passage d'Hannibal à travers les Alpes, mais j'ai trouvé que la montée et la descente étaient bien rudes, alors j'ai du mal à imaginer les éléphants d'Hannibal sur ce chemin !
La deuxième photo du col de la Traversette représente l'entrée italienne du tunnel creusé sous le col en 1480 par Louis, marquis de Saluces. Ce court tunnel de 80 mètres est réputé être la première percée alpine de l'histoire. On peut encore le parcourir, même si l'entrée côté France est difficile.
L'ouvrage de référence qui, le premier, a éclairci le mystère de la percée de ce tunnel est l'étude en français d'un auteur italien : Le Pertuis du Viso. Etude historique d'après des documents inédits du XVe siècle, conservés aux archives nationales de Turin, par Louis Vaccarone, Turin, 1881. Malheureusement, je n'ai jamais vu cet ouvrage. A bon entendeur, si quelqu'un sait me le proposer !
Quelques autres références extraites des notices d'ouvrages que j'ai déjà décrits.
En 1829, dans Mesures barométriques, suivies De quelques Observations d'Histoire naturelle et de Physique, faites dans les Alpes françaises, et d'un Précis de la Météorologie d'Avignon, le médecin et naturaliste avignonnais Joseph Guérin publie le récit d'une nuit dans une bergerie, proche du Mont-Viso, qu'il considère comme la plus élevée d'Europe (1 296 Toises - 2 526 m.) : Bergerie du Mont-Viso. Ce texte sera repris, avec une citation de H.-B. de Saussure dans son autre ouvrage Panorama d'Avignon, de Vaucluse, du Mont-Ventoux et du Col-Longet suivi de quelques vues des Alpes françaises, paru la même année. Dans ce dernier ouvrage, il parle aussi du col de la Traversette, prétexte à une évocation historique (et lyrique) du monde romain
La couverture d'Au pays des Alpins, d'Henry Duhamel, publié en 1899 est illustrée d'une reproduction d'un tableau de l'abbé Laurent Guétal représentant le Mont-Viso vu depuis la vallée du Guil.
La couverture et le frontispice du bel ouvrage illustré d'Henri Ferrand : Le Pays briançonnais. De Briançon au Viso. La vallée de Névache et le Queyras (1909), sont illustrés par des photographies du Mont-Viso.
Ce n'est qu'un aperçu de quelques livres qui ont rendu hommage à cette montagne que nous annexons volontiers au Dauphiné. Je présente mes excuses à mes éventuels lecteurs italiens, mais je ne peux pas résister, suivant en cela mes illustres prédécesseurs, à considérer que nos Alpes dauphinoises se terminent à l'est au Mont-Viso.
Au passage, j'ai appris que James David Forbes, dont j'ai parlé dans un des messages précédents, avait fait le premier le tour du Mont-Viso en 1839 en 14 heures (nous, il nous a fallu 4 jours !). Il en aurait fait le récit, mais je n'ai pas identifié l'ouvrage.
Pour terminer le message deux photos pour illustrer la célèbre Nebbia (brouillard) qui remonte de la vallée du Pô et un bouquetin.
Belle montagne !
Pour le bibliophile dauphinois, une randonnée n'éloigne jamais des livres. Je dirai même qu'elle m'en rapproche. Ce n'est pas dans ce message que je vais faire la bibliographie du Mont-Viso. Elle est importante. La première référence qui me vient à l'esprit est l'exploration du massif par Edward Whymper dès 1860, qu'il raconte dans son ouvrage Scrambles amongst the Alps, que je viens d'acquérir tant en version anglaise (5e édition de 1900), qu'en version originale de la traduction en 1873. Edouard Whymper raconte une nuit qu'il a passé au pied du Mont-Viso, protégé par sa couverture comme on le voit sur cette gravure :
Pour notre part, nous avons préféré profiter de l'accueil des refuges italiens. C'est moins romantique, mais plus confortable.
La page de titre de l'édition anglaise.
Autre référence, la Carte géométrique du Haut-Dauphiné de Bourcet (1758), qui se termine, comme il se doit, au Mont-Viso.
Les deux photos suivantes ont été prises au col de la Traversette, que Bourcet appelle le col du Viso.
Pour tous les passionnés du mystère de la traversée des Alpes par Hannibal, le col de la Traversette est une des hypothèses les plus crédibles du passage d'Hannibal avec ses éléphants.
Quelques références sur Hannibal à la Traversette :
Le premier opuscule, semble-t-il, où a été émis cette hypothèse : Hannibal's passage of the Alpes by a Member of the University of Cambridge.
Un des plus fervents défenseurs de cette hypothèse est Gavin deBeer dans Alps and elephants. Hannibl'march. London, G. Bles, 1955, traduit en français en 1962 : Route Annibal.
Référence plus récente, le général Augustin Guillaume : Annibal franchit les Alpes. 218 av. J.-C. , La Tronche-Monfleury, Editions des Cahiers de l'Alpe, 1967. L'auteur discute les différentes hypothèses, qu'il réduit à deux : le col du Clapier (Maurienne) et le col de la Traversette (Queyras). Il ne conclut pas, même s'il apporte des éléments permettant d'accréditer l'hypothèse du col de la Traversette.
Le dernier en date est John Prevas dans un ouvrage publié en anglais : Hannibal crosses the Alps. The Enigma Re-examined, en 1998.
Cette hypothèse doit plaire aux anglophones, car j'ai trouvé une autre référence : Cecil Torr, Hannibal Crosses the Alps, Cambridge, University Press, 1925. Je ne connais pas cet ouvrage.
Pour ma part, je n'ai pas d'opinion fixée sur le passage d'Hannibal à travers les Alpes, mais j'ai trouvé que la montée et la descente étaient bien rudes, alors j'ai du mal à imaginer les éléphants d'Hannibal sur ce chemin !
La deuxième photo du col de la Traversette représente l'entrée italienne du tunnel creusé sous le col en 1480 par Louis, marquis de Saluces. Ce court tunnel de 80 mètres est réputé être la première percée alpine de l'histoire. On peut encore le parcourir, même si l'entrée côté France est difficile.
L'ouvrage de référence qui, le premier, a éclairci le mystère de la percée de ce tunnel est l'étude en français d'un auteur italien : Le Pertuis du Viso. Etude historique d'après des documents inédits du XVe siècle, conservés aux archives nationales de Turin, par Louis Vaccarone, Turin, 1881. Malheureusement, je n'ai jamais vu cet ouvrage. A bon entendeur, si quelqu'un sait me le proposer !
Quelques autres références extraites des notices d'ouvrages que j'ai déjà décrits.
En 1829, dans Mesures barométriques, suivies De quelques Observations d'Histoire naturelle et de Physique, faites dans les Alpes françaises, et d'un Précis de la Météorologie d'Avignon, le médecin et naturaliste avignonnais Joseph Guérin publie le récit d'une nuit dans une bergerie, proche du Mont-Viso, qu'il considère comme la plus élevée d'Europe (1 296 Toises - 2 526 m.) : Bergerie du Mont-Viso. Ce texte sera repris, avec une citation de H.-B. de Saussure dans son autre ouvrage Panorama d'Avignon, de Vaucluse, du Mont-Ventoux et du Col-Longet suivi de quelques vues des Alpes françaises, paru la même année. Dans ce dernier ouvrage, il parle aussi du col de la Traversette, prétexte à une évocation historique (et lyrique) du monde romain
La couverture d'Au pays des Alpins, d'Henry Duhamel, publié en 1899 est illustrée d'une reproduction d'un tableau de l'abbé Laurent Guétal représentant le Mont-Viso vu depuis la vallée du Guil.
La couverture et le frontispice du bel ouvrage illustré d'Henri Ferrand : Le Pays briançonnais. De Briançon au Viso. La vallée de Névache et le Queyras (1909), sont illustrés par des photographies du Mont-Viso.
Ce n'est qu'un aperçu de quelques livres qui ont rendu hommage à cette montagne que nous annexons volontiers au Dauphiné. Je présente mes excuses à mes éventuels lecteurs italiens, mais je ne peux pas résister, suivant en cela mes illustres prédécesseurs, à considérer que nos Alpes dauphinoises se terminent à l'est au Mont-Viso.
Au passage, j'ai appris que James David Forbes, dont j'ai parlé dans un des messages précédents, avait fait le premier le tour du Mont-Viso en 1839 en 14 heures (nous, il nous a fallu 4 jours !). Il en aurait fait le récit, mais je n'ai pas identifié l'ouvrage.
Pour terminer le message deux photos pour illustrer la célèbre Nebbia (brouillard) qui remonte de la vallée du Pô et un bouquetin.
1 commentaire:
Sublime billet et magnifiques photos !
Bravo pour le billet et cette escapade de montagne, à ne pas douter qu'il devait faire plus frais là-haut que là où j'étais...
B.
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