mardi 4 août 2009

James David Forbes

Le bibliophile dauphinois a décidé de quitter son Haut-Dauphiné, autrement dit l'Oisans et le massif des Ecrins (plus ou moins), pour s'aventurer en terre savoyarde, dans le sein du sein : Chamonix. Aujourd'hui, visite rituelle à la Mer de Glace. Pour commencer un belle vue sur la Mer de Glace, avec les Grandes Jorasses dans le fond.


Une vue plus attentive du glacier nous fait découvrir les fameuses bandes de Forbes que l'on trouve sur certains glaciers, en particulier ceux qui prennent la forme de la Mer de Glace (pour plus d'explication, voir Bandes de Forbes).


Ces bandes ont été baptisées du nom de James D. Forbes (1809-1868), un des premiers explorateurs des Alpes, qui a constaté ce phénomène et qu'il l'a expliqué dans cet ouvrage, publié en 1843, que j'ai la chance de posséder :
Travels through the Alps of Savoy and other parts of the Pennine Chain with obervations on the phenomena of Glaciers.



Il me reste à le décrire, mais d'avoir vu sur le terrain le champ d'exploration de James Forbes me motive pour le faire à mon retour de congés. Au passage, la vue en question a été prise depuis le signal de Forbes, dont j'imagine qu'il a été nommé ainsi car il a servi de point d'observation de Forbes sur la Mer de Glace.


Mais tout cela ne nous éloigne pas tant que cela de l'Oisans. En 1839 et 1841, il a été l'un des premiers à parcourir la vallée de la Bérarde. Il a publié le récit de ses explorations dans un ouvrage dont le titre ne laisse pas présager de ce que l'on peut y découvrir:
Norway and its glaciers visited in 1851; Followed by Journals of Excursions in the High Alps of Dauphiné, Berne and Savoy.
Publié à Londres en 1853.


C'est un ouvrage particulièrement rare, que j'ai la chance de posséder, probablement dans sa reliure d'éditeur (anglais) d'époque.


L'auteur raconte un périple qui le mène d'Allevard à Bourg d'Oisans par les Sept-Laux, puis dans la vallée du Vénéon jusqu'à la Bérarde. Il rejoint ensuite la Chapelle en Valgaudemar par le col de Sais (col du Says – 3139 m.), qu'il est probablement le premier à franchir. Il poursuit son exploration par le franchissement du col de Celar (col du Sellar – 3088 m.) qui lui permet de rejoindre la Vallouise. Il part ensuite par la vallée de la Guisane vers le col du Lautaret, puis La Grave d'où il passe en Maurienne par le col des Infernets (col de l'Infernet – 2654 m.). Pour la connaissance de la topographie du pays, il s'appuie sur la Carte du Haut-Dauphiné de Bourcet, publié en 1758 : "a most admirable and faithful map of Dauphiné" et "extremly clear, and its fidelity makes it invaluable to the traveller" (p. 258). Cela lui fait commettre quelques erreurs ou confusions. Par exemple, il ne fait pas le lien entre le montagne d'Oursine (Les Ecrins – 4 102 m), qu'il voit depuis les Etages et qui fait l'objet de la lithographie qui illustre ces deux chapitres (voir pp. 269-270), et la pointe des Arcines ou des Ecrins, dont il connaît l'existence par les ingénieurs français, mais qu'il n'a pas vue lors de son passage à Vallouise. Il sait néanmoins qu'il existe une montagne plus haute que le Pelvoux, dont l'altitude est de 13 468 pieds (4 105 m.). Il est au courant de l'ascension du Pelvoux, mais il ne cite pas la capitaine Durand : "it appears that the French engineers succeeded in attaining a summit but little inferior to the very highest point" (p. 286). De même, il reprend le nom que Bourcet avait attribué à La Meije : l'Aiguille du Midi de la Grave (p. 277) ou Pic du Midi de la Grave (p. 288). Ces chapitres sont l'occasion d'une évocation favorable des habitants du pays (sauf pour ce qui concerne la propreté). A ses yeux, ils supportent très bien la comparaison avec les Suisses.

Ces 2 chapitres sont illustrés d'une lithographie en couleurs et de deux gravures sur bois qui représentent respectivement La Bérarde et le Pelvoux depuis la Vallouise.



La lithographie en couleurs qui représente : "Valley of La Berarde - Dauphiné" est la première représentation du sommet des Ecrins :
Par comparaison, une vue actuelle.


Pour finir, un rapace (un aigle ?) photographié dans le ciel du Massif du Mont-Blanc, ce jour.

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