dimanche 4 octobre 2009

Considérations autour de Stendhal, après un petit passage par la Meije.

Après des messages très thématiques, le message de la semaine est une suite de considérations diverses, toujours en rapport avec notre sujet.

Pour commencer, un passage au marché du livre de Brançion m'a permis de trouver cette belle représentation de la Meije.

Elle illustre le n° 11 de septembre-octobre 1930 de la revue du Club Alpin Français,
La Montagne. J'ai complété ma page consacrée aux images anciennes de la Meije.


Je reviens sur un achat fait lors de mes dernières vacances, chez un libraire de Chamonix.

C'est une publication de qualité de
La vie de Henry Brulard de Stendhal, par les éditions Glénat, à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française. Cette édition, établie pour le texte par V. de Litto, le grand spécialiste de Stendhal, est complétée d'un cahier de 51 planches en couleurs, choisies par Pierre Vaillant.

Pour tout ceux qui s'intéressent à la vie grenobloise entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, cet ouvrage est indispensable.

Parmi les illustrations, on trouve un portrait de Pierre-Vincent Chalvet (1767-1807) :


Rappelons en deux mots ce qu'en disait Stendhal qui l'a eu comme professeur d'histoire. Dans
La vie de Henry Brulard, il n'est guère tendre avec lui : "jeune pauvre libertin, véritable auteur sans aucun talent". Il rapporte quelques calomnies sur lui : "chargé de recevoir l'argent des inscriptions qu'il mangea en partie avec trois sœurs fort catins de leur métier qui lui donnèrent une nouvelle v[érole] de laquelle il mourut bientôt après". Sa contribution à l'histoire du Dauphiné est une nouvelle édition de la Bibliothèque du Dauphiné, de Guy Allard, qu'il donna en 1797 : Bibliothèque du Dauphiné.


Autre illustration, un portrait du grand-père de Stendhal, le fameux docteur Gagnon, qui a eu tant d'importance pour le jeune Stendhal.


Cela nous ramène à Dominique Villars, le botaniste des Hautes-Alpes, que Stendhal, qui l'a aussi eu comme professeur à l'Ecole centrale, "expédie" un peu cavalièrement en le qualifiant de "paysan des Hautes-Alpes". Malgré toutes les distances qu'il a pu prendre vis-à-vis de sa famille très bourgeoise, Stendhal retrouve ses réflexes de bourgeois lorsqu'il s'agit de parler de Dominique Villars (et d'autres...). De son côté, celui-ci, lorsqu'il parle du docteur Gagnon, se montre pour le moins sévère, en le traitant de "courtisan adulateur", et détaille une intrigue ourdie par le docteur Gagnon contre Dominique Villars.

Pour finir, un portrait charge du libraire Jean Charles Falcon, que Stendhal portait en grand estime, probablement parce qu'il menait une vie et professait des idées qui n'étaient pas conformes à l'idéal bourgeois de sa famille.


Jean-Charles Falcon (Chapareillan 4 novembre 1753 – Grenoble 16 juin 1830), après son apprentissage à Paris, Lyon et Grenoble, s'établit comme libraire dans cette dernière ville à partir de 1780. "Membre de la Société populaire de Grenoble dès le 28 janvier 1790, il se fit remarquer dans les clubs. On reprochait à Falcon ses inconséquences et ses propos peu réfléchis en beaucoup d'occasions". Il aurait trempé dans la diffusion d'un pamphlet contre le haut-clergé : Procès-verbal des derniers Etats Généraux tenus aux Enfers, sur le suicide de M. Hay de Bonteville, évêque de Grenoble, le 6 octobre 1788.

Pour finir, je renvoie sur un message d'il y a quelques semaines sur le blog de Pierre, libraire à Tarascon : http://livresanciens-tarascon.blogspot.com/2009/09/y-til-un-regionaliste-dans-la-salle.html

Il met en vente un exemplaire de la Biographie du Dauphiné, d'Adolphe Rochas. Je rappelle que cet ouvrage reste indispensable, malgré son âge. Certes, il existe des dictionnaires biographiques plus récents sur les Hautes-Alpes (abbé Allemand, puis Georges Dioque) et la Drôme (J. Brun-Durand), mais il n'existe rien sur l'Isère. Pour les références bibliographiques, le travail de Rochas reste la seule source sur la période avant 1850.

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