samedi 18 mai 2019

Le massif des Écrins. Histoire d'une cartographie de l'Antiquité à l'aube du XXe siècle, Jacques Mille, Jean-Marc Barféty, Michel Tailland

Je suis heureux d'annoncer la parution récente aux Éditions du Fournel de : Le Massif des Écrins. Histoire d'une cartographie de l'antiquité à l'aube du XXe siècle, coécrit avec Jacques Mille et Michel Tailland.


Extrait de la préface de Philippe Bourdeau
Il est particulièrement réjouissant de voir comment trois fins connaisseurs du massif des Écrins croisent leurs compétences pour relire l'histoire de sa cartographie de façon aussi accessible et vivante, sans rien céder sur l'érudition. À partir d'un corpus exhaustif, finement mis en perspective et évalué à l'aune des évolutions techniques et politiques, cette revue est une généalogie de noms évocateurs, que le lecteur retrouvera ou découvrira au fil des pages : Peutinger, Jean de Beins, Bourcet, Cassini, Capitaine, État-Major, Prudent, Guillemin, Duhamel...
Derrière ces têtes d'affiche du Who's Who de la cartographie des Écrins, de nombreux protagonistes directs ou indirects traversent l'ouvrage : militaires en mission, alpinistes en passion, écrivains, naturalistes, géologues...Chacun à leur façon, ils contribuent à perfectionner la connaissance topographique et la précision cartographique de la représentation de la montagne...
En retraçant l'évolution du métier de cartographe depuis les premiers « arpenteurs » et « cosmographes » jusqu'aux ingénieurs-cartographes, Jacques Mille, Jean-Marc Barféty et Michel Tailland nous rappellent que la cartographie en montagne est non seulement une affaire de techniques topographiques, mais aussi de marche et d'ascensions...
En cela, l'ouvrage est aussi une relecture de l'histoire de l'alpinisme à travers la cartographie, qui accompagne systématiquement l'exploration du massif...
Le travail de compilation, d'illustration et de discussion proposé par les auteurs et l'éditeur est d'une grande précision, avec de nombreux zooms détaillés sur des secteurs emblématiques du massif. L'iconographie est aussi riche qu'abondante, et confirme si besoin est que les cartes sont de véritables objets oniriques et esthétiques, voire artistiques. Les encres et lavis du 18ème siècle sont un régal, auxquels n'ont rien à envier certains dessins à la plume, à l'encre et à l'aquarelle du 19ème siècle ! Pour valoriser cette matière, la démarche des auteurs est très didactique. Elle est fondée sur des séries de questions-réponses, avec tout ce qu'il faut de définitions, de rappels historiques et techniques mais aussi de schémas explicatifs pour transmettre au lecteur les fondamentaux de la culture cartographique...
À cet égard... les géographes et les cartographes ont bien contribué à inventer les Alpes !
L'ouvrage contient 2 parties :
- De l'Antiquité à la fin du XVIIIe siècle.
- Du milieu du XVIIIe siècle à la fin du XIX siècle.

La répartition des contributions est la suivante. Jacques Mille a rédigé la première partie. Sur le même sujet, il est l'auteur de Hautes-Alpes. Cartes géographiques anciennes (XVe - mi XIXe siècle) et Le Dauphiné, une représentation des territoires à partir des cartes géographiques anciennes (voir les message sur ce blog ici et ici). Dans la deuxième partie, Michel Tailland a assuré la rédaction du deuxième chapitre : Les levés de la la carte d’État-Major (1828-1866) : le massif des Écrins enfin révélé au public, dans la continuité de son ouvrage coécrit avec Michèle Janin-Thivos : Des ascensions oubliées ? Les opérations de la carte d’État-major de Briançon au XIXe siècle (voir ce message sur ce blog).

J'ai pris en charge les deux autres chapitres de cette deuxième partie respectivement consacrés à :
- La découverte du massif, 1750-1855.
- De la carte d’État-Major à la fin du XIXe siècle : les cartes des alpinistes.

Cela poursuit ce que j'ai déjà eu l'occasion de présenter sur mon site : Découverte du Haut-Dauphiné - Topographie et exploration du massif des Ecrins, mais de façon plus complète et plus structurée. En particulier, j'ai développé le travail novateur et pionnier d'Adolphe Joanne et Élisée Reclus (1860-1863), dont je n'ai jamais parlé et que j'ai souhaité mettre en valeur, voire faire connaître, tant ils ont été éclipsés par les Anglais (Whymper, Coolidge, Tuckett) plus habiles à mettre en avant leurs réalisations. Je publie en particulier cette première carte du massif parue dans une revue grand public, Le Tour du Monde, en décembre 1860. Certes, la carte n'est ni très belle, ni très fidèle, mais elle fournit pour la première fois les situations et les altitudes exactes des principaux sommets (sauf la Meije !) :


J'ai aussi reproduit ces deux très belles cartes du massif, celle relativement courante et connue du capitaine Prudent de 1874 :


et celle plus rare de Tuckett de 1873 (je pense qu'il s'agit de la première reproduction de cette carte dans un ouvrage en français) :


Vous pouvez commander l'ouvrage sur le site des Éditions du Fournel, ainsi que sur les sites marchands habituels (FNAC, Amazon, etc). Il peut aussi être commandé auprès de votre libraire.