A la toute fin du XVIIIe siècle, un jeune homme qui vient tout juste d'avoir 20 ans arrive à Grenoble depuis Figeac. Fils d'un libraire originaire du Valbonnais, il vient rejoindre des cousins dauphinois comme employé dans une maison de commerce. Malgré une scolarité chaotique et incomplète, il est plein d'ambition dans le monde du savoir. Peu à peu, il se fait d'abord connaître comme bibliophile, puis tente de se faire reconnaître comme "antiquaire", ou autrement dit comme archéologue. Il rentre en contact épistolaire avec le grand archéologue Aubin-Louis Milin, qui, bien qu'il ne le connaisse pas, guide ses premiers pas dans le métier. Toujours malgré son jeune âge, il arrive à se faire connaître du tout nouveau préfet de l'Isère, Joseph Fourier, arrivé en 1802, auréolé de la gloire d'avoir participé à l'expédition d'Egypte. Il écrira bientôt la préface historique de la Description de l'Egypte. Ce jeune homme est rejoint en 1801 par son tout jeune frère, à peine âgé de 13 ans, mais dont l'intérêt précoce pour les langues orientales laisse augurer un brillant avenir. Pour le moment, il doit compléter son éducation au Lycée de Grenoble.
Pour notre ambitieux, il fallait marquer de son empreinte son entrée dans le monde des érudits grenoblois. Il décide de s'intéresser à un monument antique qui se trouve sous l'église Saint-Laurent.
L'opinion commune est qu'il s'agit d'un temple antique, comme le laisse penser les colonnes subsistantes. Il démontre brillamment, par un exposé argumenté et documenté, qu'il s'agit d'une église qu'il date du début du VIIIe siècle. Il publie sa découverte dans une petite plaquette :
Dissertation sur un monument souterrain existant à Grenoble
Grenoble, J. H. Peyronard, Imprimeur, Brumaire An XII (novembre 1803)
Cet exposé est lu le 22 frimaire An XII (14 décembre 1803) par Chalvet et Berriat lors d'une séance ordinaire de la Société des sciences et des arts de Grenoble. Cette publication rencontre le succès et est appréciée par les savants et érudits locaux. Son analyse a été confortée par les découvertes ultérieures, même si la date aujourd'hui retenue est un peu antérieure.
Ce coup de maître permet à notre jeune érudit d'être admis quelques jours plus tard, le 2 nivôse an XII (24 décembre 1803), dans la Société des sciences et des arts de Grenoble. Il n'avait que 25 ans. Rappelons que cette Société, créée en 1797 d'abord sous le nom de Lycée de Grenoble, tentait de faire revivre l'ancienne Académie Delphinale, disparue au moment de la Révolution. Active sous l'Empire, elle végéta jusqu'à ce qu'une nouvelle impulsion lui fut donnée en 1836. Elle reprit le nom d'Académie Delphinale en 1844. Il en sera le secrétaire de 1806 à 1815.
Son ascension commençait. Toujours plus proche du préfet Fourier, il publie à sa demande le premier corpus des inscriptions antiques de Grenoble : Antiquités de Grenoble ou Histoire ancienne de cette ville d'après ses monumens, en 1807.
Notre jeune érudit s'appelle Jacques-Joseph Champollion-Figeac.
Il est né en 1778 à Figeac. Son frère Jean-François Champollion qui l'a rejoint à Grenoble est le célèbre égyptologue. C'est Jacques-Joseph qui l'aidera tout au long de son travail de déchiffrement en le soutenant et lui ouvrant les portes qui lui permirent d'accéder aux meilleurs savants du temps et de faire connaître ses découvertes. C'est d'ailleurs une belle histoire que cette amitié fraternelle où l'entregent et, comme l'on dirait aujourd'hui, le sens des relations publiques du frère aîné viennent au secours du génie du cadet, qui serait peut-être resté inconnu ou, plus probablement, sous-estimé. Cette petite plaquette n'est pas étrangère à ce succès de Jean-François Champollion, comme une première brique dans la démarche des deux frères pour arriver, chacun avec ses moyens, au succès que l'on sait.
C'est pour cela que ce petit texte, brillant pour un jeune homme de 25 ans sans vraiment de bagage scolaire, n'est pas sans impact sur la découverte des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, comme par un effet papillon, en contribuant à créer les conditions favorables à cette découverte.
Pour notre ambitieux, il fallait marquer de son empreinte son entrée dans le monde des érudits grenoblois. Il décide de s'intéresser à un monument antique qui se trouve sous l'église Saint-Laurent.
L'opinion commune est qu'il s'agit d'un temple antique, comme le laisse penser les colonnes subsistantes. Il démontre brillamment, par un exposé argumenté et documenté, qu'il s'agit d'une église qu'il date du début du VIIIe siècle. Il publie sa découverte dans une petite plaquette :
Dissertation sur un monument souterrain existant à Grenoble
Grenoble, J. H. Peyronard, Imprimeur, Brumaire An XII (novembre 1803)
Cet exposé est lu le 22 frimaire An XII (14 décembre 1803) par Chalvet et Berriat lors d'une séance ordinaire de la Société des sciences et des arts de Grenoble. Cette publication rencontre le succès et est appréciée par les savants et érudits locaux. Son analyse a été confortée par les découvertes ultérieures, même si la date aujourd'hui retenue est un peu antérieure.
Ce coup de maître permet à notre jeune érudit d'être admis quelques jours plus tard, le 2 nivôse an XII (24 décembre 1803), dans la Société des sciences et des arts de Grenoble. Il n'avait que 25 ans. Rappelons que cette Société, créée en 1797 d'abord sous le nom de Lycée de Grenoble, tentait de faire revivre l'ancienne Académie Delphinale, disparue au moment de la Révolution. Active sous l'Empire, elle végéta jusqu'à ce qu'une nouvelle impulsion lui fut donnée en 1836. Elle reprit le nom d'Académie Delphinale en 1844. Il en sera le secrétaire de 1806 à 1815.
Son ascension commençait. Toujours plus proche du préfet Fourier, il publie à sa demande le premier corpus des inscriptions antiques de Grenoble : Antiquités de Grenoble ou Histoire ancienne de cette ville d'après ses monumens, en 1807.
Notre jeune érudit s'appelle Jacques-Joseph Champollion-Figeac.
Il est né en 1778 à Figeac. Son frère Jean-François Champollion qui l'a rejoint à Grenoble est le célèbre égyptologue. C'est Jacques-Joseph qui l'aidera tout au long de son travail de déchiffrement en le soutenant et lui ouvrant les portes qui lui permirent d'accéder aux meilleurs savants du temps et de faire connaître ses découvertes. C'est d'ailleurs une belle histoire que cette amitié fraternelle où l'entregent et, comme l'on dirait aujourd'hui, le sens des relations publiques du frère aîné viennent au secours du génie du cadet, qui serait peut-être resté inconnu ou, plus probablement, sous-estimé. Cette petite plaquette n'est pas étrangère à ce succès de Jean-François Champollion, comme une première brique dans la démarche des deux frères pour arriver, chacun avec ses moyens, au succès que l'on sait.
C'est pour cela que ce petit texte, brillant pour un jeune homme de 25 ans sans vraiment de bagage scolaire, n'est pas sans impact sur la découverte des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, comme par un effet papillon, en contribuant à créer les conditions favorables à cette découverte.
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