samedi 21 janvier 2012

De l'usage des fiefs, de Denis de Salvaing de Boissieu, 1664

Après vous avoir parlé du premier ouvrage du jurisconsulte dauphinois, Denis de Salvaing de Boissieu (1600-1682), le Traité du Plait seigneurial (voir ici), je vous présente aujourd'hui son deuxième ouvrage de droit : De l'usage des fiefs et autres droits seigneuriaux en Dauphiné, paru à Grenoble chez François Féronce en 1664.



Ce deuxième traité juridique de Denis de Salvaing de Boissieu est d'une ambition plus grande, car il couvre plus largement le droit des fiefs en Dauphiné. Il va bien au-delà de sa première étude de 1652 qui ne concernait qu'un point particulier du droit seigneurial. 

Dans les pièces liminaires, l'ouvrage contient un poème en latin, Elegia Authoris de se ipso, où Salvaing de Boissieur retrace les principaux événements de sa vie (on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même !). Cette élégie sera reprise dans toutes les éditions postérieures et réimprimée par Alfred de Terrebasse dans sa Relation des principaux événements de la vie de Salvaing de Boissieu, publiée en 1850. E. Maignien dit : "résumé poétique de sa vie et de ses travaux littéraires, composé en vers hexamètres et pentamètres d'une élégante versification et contenant de précieux renseignements biographiques." 

Si l'on se souvient que Denis de Salvaing de Boissieu était de fraîche noblesse, malgré ses prétentions à ce sujet, on peut voir dans cette étude une recherche d'autant plus intéressée, qu'elle lui permettait d'asseoir sa récente noblesse. Cependant, au-delà de cet intérêt personnel, il est réputé pour être une grand juriste et un tel sujet à l'époque était bien propre à permettre à un jurisconsulte d'exprimer son talent par un travail de fond. 

L'ouvrage a été publié par François Féronce. Ce libraire, originaire de Picardie, était le commis du libraire Nicolas, à Grenoble, qui avait déjà écoulé le premier ouvrage juridique de Salvaing de Boissieu (voir Jean Nicolas, père et fils, libraires à Grenoble (1608 - 1681)). Suite à de mauvaises affaires (il n'était pas seulement libraire, il était aussi négociant et banquier), Jean Nicolas céda la gestion de sa librairie à son commis, qui publia quelques livres sous son nom, dont celui-ci. L'adresse ne cache pas le lien entre François Féronce et Jean Nicolas, avec cet intitulé : "Chez François Féronce, Marchand Libraire, rue du Palais, à la maison du Sr Nicolas." 



Comme pour le Traité du plait seigneurial, l'ouvrage contient quelques irrégularités dans la numérotation des pages qu'aucun bibliographe n'a signalé, même E. Maignien. 

Pour voir la page consacrée à cet ouvrage, cliquez-ici.
Je suis désolé, mais je n'ai guère trouvé d'idée d'illustrations. Le sujet des fiefs n'est pas vraiment visuel.

Parenthèse

Mes amis Bertand et Jean-Paul m'ayant sollicité pour quelques recherches sur l'ascendance de la famille d'Octave Uzanne pour leur blog, Bertrand a résumé le résultat de mes trouvailles dans ce billet :
J'ai fait ces recherches avec d'autant plus de plaisir que j'y ai retrouvé une histoire familiale qui m'a rappelé ce que j'avais pu écrire sur la famille Ratton de Monétier (cliquez-ici, voir en particulier la fin du message) ou sur la famille Gauthier-Villars du Noyer (cliquez-ici et suivez les messages). C'est une illustration de comment l'émigration montagnarde peut être un tremplin pour une ascension sociale.

Pour finir, une image du village d'origine de cette famille, Les Chapelles, à côté de Bourg-Saint-Maurice. La seule vue du clocher de l'église nous indique que l'on est en Savoie.


2 commentaires:

  1. Merci pour ce billet et pour le partage Uzannien Jean-Marc ! Te voici associé Membre Honoraire d'honneur à vie et non contractuel ! ;-)

    Bon WE
    B.

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  2. Les plus grands bibliophiles ont pour origine les Alpes, c'est bien connu !! :)

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