dimanche 26 octobre 2008

Un explorateur oublié du Haut-Dauphiné : Joseph Guérin

J'ai ressorti de ma bibliothèque un petit ouvrage publié en 1829 par Joseph Guérin, médecin avignonnais, administrateur et conservateur du musée Calvet d'Avignon.

Derrière ce titre :

Mesures barométriques, suivies De quelques Observations d'Histoire naturelle et de Physique, faites dans les Alpes françaises, et d'un Précis de la Météorologie d'Avignon, Avignon, 1829.
se cache un livre attachant où, au-delà de la sècheresse du propos, on devine la passion de l'observateur, voire même de l'explorateur, qui n'a pas hésité à parcourir en tous sens les Alpes dauphinoises, entrant au cœur du massif (vallée de la Bérarde, Valgaudemar, Ailefroide, etc), s'approchant des glaciers et dormant même à 2 500 m. d'altitude, comme les futurs alpinistes. L'influence de Saussure, plusieurs fois cité, est sensible. Appliquée au Dauphiné, la démarche scientifique de Joseph Guérin en fait un précurseur des grands explorateurs du Haut-Dauphiné. Il n'a pas hésité à parcourir les montagnes du Dauphiné pour collecter ces informations. Il en retire une observation sur les Alpes du Dauphiné qui sera souvent reprise par la suite : " On ne saurait croire combien il est plus pénible et plus difficile de parcourir nos montagnes que celles de la Suisse et d'une partie de la Savoie. On y trouve que rarement un asile supportable ; et des guides peu exercés s'aventurent quelque fois dans des passages très-dangereux ou impraticables.". Il inclut d'ailleurs dans son ouvrage le récit d'une nuit dans une bergerie à 2 500 m. d'altitude. Joseph Guérin est l'ancêtre de nos premiers alpinistes. On croit déjà lire les commentaires peu amènes des premiers voyageurs anglais sur nos régions.

Cet ouvrage est très rare.



dimanche 19 octobre 2008

3 ans déjà !

Ce week-end, j'ai fêté les 3 ans de mon site Bibliothèque-Dauphinoise. J'ai publié la première page lors du week-end du 15/16 octobre 2005. Depuis, j'ai décrit 165 ouvrages.

J'ai envoyé un mail à la centaine de personnes avec lesquelles j'ai correspondu.

Je suis fier du travail déjà accompli et je me sens toujours partant pour poursuivre.

Pour illustrer ce court message, une photo du premier livre que j'ai décrit :

vendredi 17 octobre 2008

Zizimi dans la "Gazette de Drouot"


Ce matin, j'ai eu l'agréable surprise de voir que la Gazette de Drouot de cette semaine publiait un longue article de Bertrand Galimard-Flavigny : Les Amours d'un Ottoman en exil, consacré à un exemplaire de Zizimi, prince Ottoman, Amoureux de Philippine Helene de Sassenage. Histoire Dauphinoise., ouvrage anonyme de Guy Allard publié à Grenoble en 1673 par Jean Nicolas.

L'exemplaire décrit par Bertrand Galimard-Flavigny est justement celui que j'ai acheté aux enchères à Drouot en juin dernier. Il provient de la bibliothèque de Charles Nodier. Dans son article, Bertrand Galimard-Flavigny fait de nombreux emprunts à la page que je lui ai consacré sur mon site :
http://www.bibliotheque-dauphinoise.com/Zizimi.html

C'est un exemplaire magnifique dont j'avais eu l'occasion de parler lorsque je l'ai acheté :
Message du 6 juillet




mardi 7 octobre 2008

Paul Couturier de Royas

J'ai été en contact avec un membre de la famille de Paul Couturier de Royas (1853-1934), un des plus grands bibliophiles du Dauphiné. Comme souvent, l'échange m'a amené à compléter et modifier la page que je lui ai consacrée :
http://www.bibliotheque-dauphinoise.com/couturier_de_royas.html

Les ouvrages de sa bibliothèque contiennent un ou deux ex-libris, sans que l'on sache exactement pourquoi certains ouvrages (la majorité) ont les deux ex-libris, alors qu'ils appartenaient au même propriétaire. Comme je le pensais initialement, peut-être qu'ils appartiennent respectivement au père et au fils. Cela ne ma pas été confirmé par mon interlocuteur :




Les ouvrages de cette bibliothèque sont très nombreux sur le marché. Selon mes informations, cette collection a été dispersée dans les années 1970. J'en possède 11, dont 8 avec les deux ex-libris et 3 avec le petit ex-libris :

Exemplaires portant les 2 ex-libris :
- Mémoire pour la ville de Gap, chef-lieu du département des Hautes-Alpes
- Journal historique du Concile d'Embrun par Mr *** Bachelier de Sorbonne [F. de Montauzan]
- Recueil de poésies fugitives, par P.-J.-A. Dupuy
- Œuvres choisies. I. Le Banc des Officiers. - II. La Tallardiade. - III. Les Vogues du Champsaur. - IV. Pièces fugitives, par M. Faure, du Serre
- Correspondance politique et littéraire du marquis de Valbonnais. Président de la Chambre des Comptes et historien du Dauphiné, publiée et annotée par C. U. J. Chevalier
- Annuaire de département des Hautes-Alpes pour l'an 13, par A. Farnaud
- Quelques conseils à un jeune voyageur, par [Maurice-Alexandre Blanc La Nautte, Comte d'Hauterive]
- Pièces rares et curieuses relatives à l'Histoire du Dauphiné, publiées sur les originaux, avec des éclaircissements et des notes, par trois bibliophiles dauphinois. N° II. La première messe au château de Vizille

Exemplaire portant un seul ex-libris :
- Recherches historiques sur le pèlerinage des rois de France à Notre-Dame d'Embrun précédées d'une notice sur Marcellin Fornier, par Adolphe Fabre
- Statistique. Lettres à Lucie sur le canton de Mens (Isère), par André Blanc
- Catalogue d'une importante bibliothèque composée d'ouvrages anciens, rares et précieux. Ancienne bibliothèque de D. de Salvaing de Boissieu.

Parmi ces ouvrages, les conditions sont assez diverses :
- 2 ouvrages reliés par L. Guétant en demi-veau bleu
- 2 ouvrages reliés par S. Magnin, l'un en demi-veau bleu et l'autre en demi-maroquin havane
- un ouvrage relié par E. Thomas en demi-maroquin à coins vert
- un ouvrage relié en demi-basane
- 2 ouvrages reliés en demi percaline à coins
- 3 ouvrages : un plein velin, un cartonnage bleu et un cartonnage modeste.

Ces quelques exemplaires que je possède et les nombreux exemplaires que j'ai vus sur le marché permettent d'apprécier la démarche bibliophilique de Paul Couturier de Royas. Comme tous les bibliophiles, il recherchait les ouvrages en belle condition. En général, ils se distinguent par la qualité des reliures. Cependant, pour les ouvrages rares, il savait acheter des exemplaires dans des conditions modestes. A la différence de beaucoup de bibliophiles de la fin du XIXe, il ne les faisait pas de nouveau relier. J'ai deux ouvrages de sa bibliothèque dans des cartonnages qu'il a conservés en l'état. Le meilleur exemple est le très modeste cartonnage des Lettres à Lucie sur le canton de Mens. Il l'a conservé "dans son jus", démarche qui ressemble plus à la bibliophilie moderne où l'on préfère conserver un exemplaire en l'état, malgré les défauts, plutôt que de faire relier à neuf en perdant le cachet de l'ancienne condition. Tous les ouvrages qu'il possédait étaient reliés. A la différence d'Eugène Chaper qui n'hésitait pas apposer son ex-libris sur des ouvrages brochés, je n'ai jamais vu de brochés avec son ex-libris. En revanche, il ne semble pas avoir eu le goût des reliures de grand luxe comme on pouvait les voir la fin du XIXe. Sa démarche bibliophilique est clairement guidée par le souci de l'exhaustivité. Vu le nombre impressionnant d'ouvrage de sa bibliothèque sur le marché, il devait lui-même être acheteur d'ouvrages en nombre, avec toujours un souci de qualité des exemplaires. Autant que je puisse en juger, l'intérêt de Paul Couturier de Royas était d'abord la recherche du texte, en veillant ensuite à trouver des exemplaire en belle condition. C'est ce qui fait le prix des ouvrages de sa bibliothèque, qui allient l'intérêt propre de l'ouvrage pour l'histoire du Dauphiné, avec la qualité de la reliure. Certains bibliophiles ne recherchent les exemplaires que pour la reliure. Ce ne semble pas être sa démarche.

Merci encore à ce lecteur du site pour les informations qu'il m'a fournies. C'est un encouragement fort pour continuer le travail sur mon site.

dimanche 5 octobre 2008

Ephemera

Ephemera : terme largement utilisé par les Américains pour désigner tout ce qui n'est pas un livre : dépliants publicitaires, publicités, feuilles volantes, annonces, etc.

Ce week-end, je n'ai décrit aucun nouvel ouvrage. Je consacre donc mon message du dimanche soir à un dépliant de l'Office de Tourisme de Gap, probablement publié en 1938 ou 1939, qui est illustré de photos de deux sculptures en argile d'Achille Mauzan.




Pliée, cette plaquette mesure 219 x 108 mm, dépliée, elle mesure : 438 x 632 mm

Achille Mauzan (Gap 1883- Gap 1952) est un illustrateur haut-alpin, un peu oublié aujourd'hui, qui a beaucoup produit d'affiches publicitaires et d'illustrations d'ouvrages entre les deux guerres. Il a passé une partie de sa vie en Argentine. L'ouvrage de référence sur son œuvre est le travail de sa fille :
Achille Mauzan. 1883-1952. L'œuvre complet... (Catalogue raisonné), de Mirande Carnévalé-Mauzan, 2001




Cette plaquette est référencée dans ce catalogue :
Section : Les sculptures : S27et S28 (p. 455) : "Figurines en argile. Un couple de promeneurs et une skieuse". Edité par l'Office du Tourisme en 1938-1939 (cf. correspondance de Mauzan avec V. Vollaire du 15 octobre 1938) à Gap. "Ces statuettes ont dû être détruites après que Mauzan les eut photographiées pour réaliser le dépliant".
Bibliographie : "Hautes-Alpes Loisirs" hors série n° 4, 1999, Ed. Le Dauphiné, p. 63.

La photo de la statuette originale de la skieuse est reproduite dans le catalogue.

J'apprécie beaucoup ces plaquettes publicitaires, d'autant plus lorsque j'arrive à trouver un exemplaire comme neuf, malgré le passage du temps, qui est impitoyable pour ce type de production.

samedi 4 octobre 2008

Un point sur les visites.


Depuis quelques mois, j'ai arrêté de faire le bilan mensuel des visites. Malgré tout, cela n'a qu'un intérêt relatif. Ce qu'il faut pouvoir mesurer, c'est la qualité des visiteurs et l'intérêt qu'ils y trouvent. Pour cela, il y a les nombreux courriers que je reçois.


Cependant, j'ai eu la satisfaction de voir encore monter le nombre de visiteurs sur mon site en septembre. J'ai atteint les 1884 visiteurs dans le mois, ce qui marque une progression comme on le voit sur la courbe ci-dessous.



Pour le blog, le nombre de visite est plus restreint. Là aussi, j'ai atteint un "record" de 105 visites dans le mois, dont 23 directs. Cela veut dire que certains ont enregistré mon blog dans leurs favoris.

Je remercie tous les lecteurs du site et du blog. C'est un soutien indispensable pour ce travail lourd mais passionnant, que je case dans une vie professionnelle et personnelle active.