Cette semaine, la lecture de la Gazette de Drouot a été évocatrice. Pourquoi évocatrice ? Parce qu'à défaut d'y trouver des ventes intéressant directement le bibliophile dauphinois, j'y ai trouvé trois occasions d'évoquer le Dauphiné ou la montagne. Je vous fais part de mes "correspondances" dauphinoises.
J'ai déjà eu l'occasion de parler sur ce blog des libraires briançonnais qui ont essaimé dans toute l'Europe du sud au XVIIIe siècle. La lecture du catalogue d'une vente de livres à Gênes (21 mars, voir catalogue : cliquez-ici) est l'occasion de découvrir de nombreux ouvrages publiés par les libraires Gravier de Gênes aux XVIIIe et XIXe siècles.
En quelques mots, l'histoire de ces libraires Gravier. Dans le deuxième moitié du XVIIIe siècle, Yves Gravier de Villeneuve-la-Salle, près de Briançon, est installé comme libraire à Gênes. Il est associé à Louis Fantin. Celui-ci quitte Gênes en 1796 pour s'installer à Paris. Il est alors remplacé par Simon Gravier, qui, aussi originaire de Villeneuve-la-Salle, né en 1769, était allé rejoindre son oncle Thomas Gravier, libraire à Rome associé avec Bouchard. Ce Simon Gravier avait publié à ses frais en 1794 l'ouvrage contre-révolutionnaire Mémoires pour servir à l'histoire de la Persécution française, de l'abbé Pierre Hesmivy d'Auribeau, écrit à la demande du pape Pie VI. Vers 1796, à l'arrivée des troupes françaises, Simon Gravier dut fuir "car son arrestation avait été décidée. Il quitta Rome et se réfugia à Gênes où l'un de ses parents, Yves Gravier, possédait une importante librairie". (voir ici et ici, dans des notices consacrées à Louis Fantin).
Cette vente contient pas moins de 9 ouvrages édités par Gravier à Gênes entre dont un très bel ouvrage : Giorgio Bonelli, Niccolò Martelli : Hortus Romanus iuxta systema tournefortianum,Paulo Strictius distributus a Georgio Bonelli monregalensi in subalpinis, publico medicinaeprofessore: specierum nomina suppeditante, praestantiorum, quas ipse selegit, adum- brationem dirigente Liberato Sabbati maevaniensi in Umbria chirurgiae professore, et horti custode; adjectis unicuique volumini rariorum plantarum.Tabulis C. aere incisis.
Roma, Sumptibus Bouchard et Gravier (ex typographia Pauli Junchi), Roma 1772-1780, (6 volumi di 8)
Les 8 autres titres sont souvent des guides de la région de Gênes, en italien ou en français, dont :
- Description des beautés de Gênes et de ses environs ornée de différentes vues et de la Carte Topographique de la Ville, A Gênes, Gravier,1773.
- J. Chaffrion : Carta topografica degli stati della Repubblica di Genova, Edizione curata da Y. Gravier, Genova 1784
Les plus anciens sont des années 1760 et les plus récents des années 1830.
Ensuite, mon œil a été attiré par une plaque de cheminée :
Le nom de Hache est bien connu à Grenoble. Il est aussi familier aux amateurs de meubles anciens, car il s'agit d'une célèbre dynastie d'ébénistes du XVIIIe siècle à Grenoble (voir notice Wikipedia et ce message qui permettra de voir quelques réalisation de la famille Hache : ici)
Thomas Hache-Dumirail (vers 1743- Grenoble 9 janvier 1819), conservateur des hypothèques, est le frère de Jean-François Hache, dit l'ainé (10 janvier 1730 - 19 août 1796), le plus célèbre ébéniste de la dynastie.
Pour en revenir aux livres, puisqu'il faut revenir à notre point de départ, leur mère Marguerite Blanc, épouse Pierre Hache, est la fille d'un très célèbre poète "patoisant" grenoblois, Blanc-la-Goutte, auteur du Grenoblo Malherou (voir ici) :
Enfin, une très belle vente de photographies anciennes (Tajan, 4 mars) met en valeur les travaux des célèbres frères Bisson, Louis-Auguste (1814-1876) et Auguste-Rosalie (1826-1900), en particulier cette magnifique vue du Mont-Blanc.
Elle propose aussi une photo de Pont-en-Royans par Baldus qui est mise en regard de la lithographie de Sabatier, extraite des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Dauphiné, du baron Taylor, publié en 1854. Et voilà comment on arrive encore à revenir aux livres !
J'ai déjà eu l'occasion de parler sur ce blog des libraires briançonnais qui ont essaimé dans toute l'Europe du sud au XVIIIe siècle. La lecture du catalogue d'une vente de livres à Gênes (21 mars, voir catalogue : cliquez-ici) est l'occasion de découvrir de nombreux ouvrages publiés par les libraires Gravier de Gênes aux XVIIIe et XIXe siècles.
En quelques mots, l'histoire de ces libraires Gravier. Dans le deuxième moitié du XVIIIe siècle, Yves Gravier de Villeneuve-la-Salle, près de Briançon, est installé comme libraire à Gênes. Il est associé à Louis Fantin. Celui-ci quitte Gênes en 1796 pour s'installer à Paris. Il est alors remplacé par Simon Gravier, qui, aussi originaire de Villeneuve-la-Salle, né en 1769, était allé rejoindre son oncle Thomas Gravier, libraire à Rome associé avec Bouchard. Ce Simon Gravier avait publié à ses frais en 1794 l'ouvrage contre-révolutionnaire Mémoires pour servir à l'histoire de la Persécution française, de l'abbé Pierre Hesmivy d'Auribeau, écrit à la demande du pape Pie VI. Vers 1796, à l'arrivée des troupes françaises, Simon Gravier dut fuir "car son arrestation avait été décidée. Il quitta Rome et se réfugia à Gênes où l'un de ses parents, Yves Gravier, possédait une importante librairie". (voir ici et ici, dans des notices consacrées à Louis Fantin).
Cette vente contient pas moins de 9 ouvrages édités par Gravier à Gênes entre dont un très bel ouvrage : Giorgio Bonelli, Niccolò Martelli : Hortus Romanus iuxta systema tournefortianum,Paulo Strictius distributus a Georgio Bonelli monregalensi in subalpinis, publico medicinaeprofessore: specierum nomina suppeditante, praestantiorum, quas ipse selegit, adum- brationem dirigente Liberato Sabbati maevaniensi in Umbria chirurgiae professore, et horti custode; adjectis unicuique volumini rariorum plantarum.Tabulis C. aere incisis.
Roma, Sumptibus Bouchard et Gravier (ex typographia Pauli Junchi), Roma 1772-1780, (6 volumi di 8)
Les 8 autres titres sont souvent des guides de la région de Gênes, en italien ou en français, dont :
- Description des beautés de Gênes et de ses environs ornée de différentes vues et de la Carte Topographique de la Ville, A Gênes, Gravier,1773.
- J. Chaffrion : Carta topografica degli stati della Repubblica di Genova, Edizione curata da Y. Gravier, Genova 1784
Les plus anciens sont des années 1760 et les plus récents des années 1830.
Ensuite, mon œil a été attiré par une plaque de cheminée :
Le nom de Hache est bien connu à Grenoble. Il est aussi familier aux amateurs de meubles anciens, car il s'agit d'une célèbre dynastie d'ébénistes du XVIIIe siècle à Grenoble (voir notice Wikipedia et ce message qui permettra de voir quelques réalisation de la famille Hache : ici)
Thomas Hache-Dumirail (vers 1743- Grenoble 9 janvier 1819), conservateur des hypothèques, est le frère de Jean-François Hache, dit l'ainé (10 janvier 1730 - 19 août 1796), le plus célèbre ébéniste de la dynastie.
Pour en revenir aux livres, puisqu'il faut revenir à notre point de départ, leur mère Marguerite Blanc, épouse Pierre Hache, est la fille d'un très célèbre poète "patoisant" grenoblois, Blanc-la-Goutte, auteur du Grenoblo Malherou (voir ici) :
Enfin, une très belle vente de photographies anciennes (Tajan, 4 mars) met en valeur les travaux des célèbres frères Bisson, Louis-Auguste (1814-1876) et Auguste-Rosalie (1826-1900), en particulier cette magnifique vue du Mont-Blanc.
Elle propose aussi une photo de Pont-en-Royans par Baldus qui est mise en regard de la lithographie de Sabatier, extraite des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Dauphiné, du baron Taylor, publié en 1854. Et voilà comment on arrive encore à revenir aux livres !