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J'ai déjà eu l'occasion de parler d'Emile Guigues, illustrateur né à Embrun (Hautes-Alpes) en 1825 et mort dans cette même ville en 1904 (pour voir les messages, cliquez-ici). Il a laissé une œuvre importante, dont la renommée n'a malheureusement pas dépassé le département. Il a pourtant beaucoup œuvré pour la connaissance des Hautes-Alpes et de ses montagnes. Il a mis son talent d'illustrateur au service de toutes les publications qui voulaient mieux faire connaître les montagnes du département, c'est à dire ce que l'on appelle maintenant le massif des Ecrins, mais aussi les autres massifs, en particulier ceux qui entourent Embrun. Il a ainsi illustré de nombreux articles des annuaires du Club Alpin Français, mais aussi des ouvrages comme : Grenoble considéré comme centre d'excursions alpestres, de Henry Duhamel, dont la première édition a paru en 1893, Au Pays des Alpins, du même Duhamel (1889), etc.En 1886, il fait paraître un récit humoristique d'une excursion en montagne par deux vieux garçons, traité à la manière d'une bande dessinée, abondamment illustré de dessins légers et souvent drôles : Séchot et Poulard, publié à Grenoble chez Emile Baratier.Les deux couvertures :
Ces quelques images donnent un bon aperçu du style d'Emile Guigues :J'ai eu la chance de dénicher dans une vente aux enchères un des rares exemplaires sur papier Japon (25 Japon sur un tirage total de 1025). Il est complété d'un dessin original d'Emile Guigues, à l'encre de Chine ,qui représente le vallon du Rabioux, près de Châteauroux, dans les Hautes-Alpes (sur la route d'Embrun à Briançon).Pour finir, l'exemplaire a été relié par Stroobants, en demi chagrin.
Il ne manque plus à cet exemplaire qu'une provenance pour en faire un exemplaire parfait de bibliophilie. Dans la notice bibliographique parue dans la Petite Revue Dauphinoise, 1886-1887 (p.141), un anonyme qui se cache sous le pseudonyme de Zède nous dit : "il est une chose que je leur préfère [aux dessins et fusains], ce sont les lettres illustrées que l'auteur adresse à ses amis, ce sont des œuvres à conserver." En lisant cela, un seul regret : que cet exemplaire ne soit pas aussi truffé d'une lettre illustrée. La bibliophilie est une quête du Graal !De plus, cela m'a permis de compléter ma collection d'images anciennes de la Meije (pour voir, cliquez-ici) :Pour finir, un florilège d'illustrations d'Emile Guigues.D'abord, un dessin original et un envoi humoristique à Joseph Roman dans un exemplaire du Congrès du Club alpin à Briançon.Ensuite, glanées ici ou là... toujours dans ma bibliothèque.Pour toutes les références dans ma bibliothèque, voir cette page (cliquez-ici).
Cette semaine, pas de beaux livres, pas de biographies, pas d'exploration du territoire dauphinois, pas de profondes pensées (!) sur l'identité dauphinoise, etc. etc.
Ce ne seront que quelques informations parmi lesquelles j'espère que vous trouverez à glaner des choses intéressantes.
Pour commencer, l'achat du week-end, un mémoire judiciaire (autrement dit un factum), imprimé à Grenoble vers 1785. Il s'agit d'un "pavé" de plus de 600 pages, in-folio, concernant un procès entre deux branches de la famille Esbrard de la Vallonne :Mémoire pour Noble Charles-François Esbrard de la Vallonne, Fils & Héritier de Noble Antoine Esbrard de la Vallonne, Trésorier de France en la Généralité de Dauphiné, assigné en reprise d'instance, par exploit du 23 décembre 1785;
Contre
Noble Guillaume Esbrard de la Vallonne, Commissaire des Guerres, Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saint-Louis, Lieutenant de Roi de la Ville & Citadelle de Die, Gouverneur de Saint-Bonnet, Demandeur.
Ce mémoire m'intéresse à plusieurs titres. Le premier est qu'il concerne une famille à laquelle j'ai découvert récemment que j'étais apparenté. Ce type de document fourmille de renseignements sur l'histoire des familles. Par exemple, cette généalogie fait apparaître un couple Anne Esbrard et François Faure dont je descends directement (au même titre que le père Para du Phanjas. Ce sont ses arrières-grands-parents).
L'autre intérêt de ce type de document est qu'il donne de nombreux renseignements sur la vie quotidienne dans les Hautes-Alpes à la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle, en particulier sur les relations d'affaire et d'argent entre les propriétaires et les fermiers, entres les débiteurs et les créanciers (fort nombreux à l'époque), sur les biens, leur transmission, leur gestion, etc. Pour ceux qui l'ignorent, nos ancêtres étaient extrêmement procéduriers. Comme dans ce document, ils peuvent chicaner sur des dettes de quelques livres plus de 100 ans après les faits.
Comme le veut l'exercice du jour, je vais passer du coq à l'âne.
Une lecture que je vous recommande : Glaciers. Mémoire de la montagne, de Sylvain Jouty et Sylvain Coutterand, paru en 2009 chez Hoëbeke. La grande qualité de l'illustration de l'ouvrage ne doit pas faire oublier l'intérêt du texte de Sylvain Jouty, qui s'appuie sur l'expertise scientifique de Sylvain Coutterand.
Deux liens :
Le site de Sylvain Jouty (cliquez-ici) et le site de Sylvain Coutterand : Glaciers, climat.
Pour ceux qui veulent aller plus loin sur les glaciers, un ouvrage récent plus technique, passionnant :Les glaciers à l'épreuve du climat, de Bernard Francou et Christian Vincent.
Petite plaquette trouvée récemment, un hommage au peintre et graveur lyonnais Joannès Drevet (1854-1940). Il a surtout illustré Lyon par la gravure, mais sa peinture et ses aquarelles reprennent beaucoup de souvenirs de ses séjours en Savoie, Dauphiné, Hautes-Alpes. L'aquarelle de couverture représente Pont-du Fossé dans les Hautes-Alpes :
Il est le père de Joanny Drevet, dont je ne me lasse pas de montrer ces deux eaux-fortes extraites de En altitude, représentant respectivement le Lautaret et la Meije.
J'ai le plaisir d'annoncer la naissance d'une nouvelle librairie, par un ami : L'Escalier des Sages (pour voir le site, cliquez-ici).
Il est spécialisé dans les livres de science, de médecine et d'ésotérisme. J'ai déjà prouvé que les sciences et le Dauphiné pouvaient faire bon ménage : Dominique Villars, pour la botanique, le père Para du Phanjas, il y a 2 semaines, etc. Si j'avais un souhait, c'est qu'il me trouve une bel exemplaire d'un livre rare d'Oronce Fine, qui, comme chacun sait, est un mathématicien briançonnais du XVIe siècle, d'une famille originaire de Villard-Saint-Pancrace. A défaut de me trouver un Oronce Fine, je me contenterais d'un ouvrage du très célèbre (sic) mathématicien champsaurin Ambroise Faure, dont je vous ai aussi entretenu la semaine dernière.
La déjà très riche blogosphère sur la bibliophilie vient de s'enrichir d'un nouveau blog : celui de Bertrand Galimard-Flavigny, journaliste chroniqueur au Figaro et à la Gazette de Drouot, où il fait paraître une chronique hebdomadaire sur le livre (cliquez-ici).
Il est aussi l'auteur de plusieurs livres. Il y a quelques mois, j'ai eu la petite satisfaction de vanité de voir un de mes ouvrages cité dans une Gazette de Drouot (je vous renvoie au message que j'avais fait à l'époque : cliquez-ici). Pour le plaisir, je vous remets les photos de la belle reliure de Niedrée, pour Charles Nodier, et la page de titre.
Si vous voulez tout savoir sur le Zizimi de Guy Allard, je vous renvoie à la page que je lui ai consacrée sur mon site (cliquez-ici). C'est d'ailleurs une des pages les plus consultées.
Hasard ou coïncidence, le Magazine du Biblophile vient de faire paraître un numéro après une longue interruption, dans lequel il y a un beau portrait de Bertrand Galimard-Flavigny.
Cette semaine, dans la continuité des deux messages précédents, je vais encore vous entretenir d'un écrivain oublié, d'autant plus oublié qu'il a surtout laissé des ouvrages pédagogiques de mathématique et de physique.
Ambroise Faure est né dans les Hautes-Alpes, à Chabottes (comme le père Para du Phanjas) en 1795. Professeur de mathématique et de physique à Gap entre 1826 et 1862, sauf quelques interruptions, il est mort à Aix-en-Provence en 1871.
Cet ouvrage de ma bibliothèque illustrera son travail :Traité de Statique d'après le Principe des vitesses virtuellesParis, Lyon, Librairie classique de Perisse Frères, 1842, in-12 (179 x 101 mm), [6]-80 pp, 8 planches hors-texteC'est un ouvrage de mécanique, qui est destiné à tous les publics afin "d'en faciliter l'étude, par la manière simple dont j'ai essayé de présenter la Statique".C'est effectivement beaucoup plus limpide, pour tous ceux qui ont séchés sur leurs exercices de physique ! Au recto de la page de faux titre, apparaît "Typographie de Firmin-Didot frères". Au bas de la dernière page (p. 80), apparaît la mention : "Gap, imprimerie de J. Allier".Tous les exemplaires connus porte la marque de Bachelier à Paris. Il doit s'agir du même exemplaire avec une page de titre différente.L'exemplaire est joliment relié en demi-basane rose, dos lisse orné de filets dorés Il porte une signature au revers de la page de faux-titre : "A. Faure" qui est celle d'Ambroise Faure.
Une biographie plus complète de notre mathématicien haut-alpin :Claude, Christophe, Maurice, Ambroise Faure est né à La Plaine de Chabottes (Hautes-Alpes) le 13 avril 1795. En 1823, il devint professeur de mathématiques et de physique au collège d'Embrun. En 1826, il est nommé au même poste au collège de Gap. Après une interruption de 2 ans entre 1830 et 1832 pour raison politique, il fut simultanément professeur de mathématiques et de physique au collège de Gap et à l'école normale. Il devint principal de l'école normale en 1849. Ayant voulu se porter candidat à la députation, il fut destitué et envoyé au collège de Castelnaudary en 1850. Il ne put revenir à Gap qu'en 1852, d'abord comme secrétaire de l'Académie, puis, de nouveau, en 1853, comme professeur de mathématiques et de physique à l'école normale. Il était bachelier ès-lettres depuis 1833 et bachelier ès-sciences depuis 1839. Mis à la retraite en 1862, il se fixa à Aix-en-Provence où il mourut le 23 mars 1871. En résumé, il fit toute sa carrière comme professeur de mathématique et de physique à Gap entre 1826 et 1862, sauf les quelques interruptions que nous avons citées.Sa bibliographie contient essentiellement des ouvrages de mathématiques et de physique, dont certains plus particulièrement destinés à l'enseignement. Il a aussi laissé des ouvrages de philosophie et de religion (Mémoire sur la spiritualité de l'âme, Paris, 1828, Théorie de la spiritualité ou Examen approuvé de la nature de la substance pensante, Gap, 1859, etc.). Ses cours ont été publiées. Son ouvrage le plus reconnu est son Essai sur la théorie et l'interprétation des quantités dites imaginaires, Paris Bachelier, 1845.Ses mémoires ont été publiées par la Société d'Etudes des Hautes-Alpes dans son bulletin des années 2006-2007.
C'est un témoignage intéressant sur la vie dans un village des Alpes entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, dans une famille qui est en train de sortir d'une univers exclusivement agricole, qui était la base de la vie dans cette région, pour entrer dans le "monde des villes", si l'on peut résumer ainsi la trajectoire d'Ambroise Faure. Comme souvent, c'est par l'éducation que se fait ce passage.Ambroise Faure a fait l'objet d'une Notice biographique par l'abbé Allemand dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, 1907, pp 340-389.
Poursuivant dans la voie que j'ai commencé à tracer la semaine dernière, je veux vous entretenir aujourd'hui d'un autre écrivain haut-alpin oublié. Né à Gap en 1813, d'une famille d'origine champsaurine, Calixte Allec est encore modestement connu pour cet ouvrage anonyme, paru en 1841 : Physiologie du Prédestiné. Considérations biscornues, par une bête sans cornes, autrement dit pour une physiologie du cocu.
C'est un petit ouvrage paru à Paris, Raymond-Bocquet, Libraire, 1841, in-12 (130 x 80 mm), 127-[1] pp., nombreuses gravures dans le texte dont une en frontispice, couverture illustrée d'une gravure. J'en possède deux exemplaires, dont un sur papier jaune (on se demande bien pourquoi !), relié en demi-maroquin jaune (pour ceux qui, décidément, n'auraient pas compris !).
L'ouvrage débute par un préambule de 18 pages contenant des généralités sur les maris cocus et la prédestination de certains à être trompés par leur femme. Ensuite, l'auteur, en quatre chapitres, rapporte des anecdotes pour illustrer son propos sur les 4 types qu'il a identifiés : les récalcitrants, les fatalistes, les myopes et les optimistes. Le ton général de l'ouvrage est léger, moqueur et incisif. Plagiant le deuxième titre de La physiologie du mariage, de Balzac, on pourrait lui donner comme sous titre : Méditations sur le malheur conjugal. Pour poursuivre la comparaison en miroir avec son illustre devancier, remarquons que Allec défend aux femmes de laisser leur mari lire ce livre (voir la page de titre) alors que Blazac interdisait la lecture de son ouvrage aux femmes.
Dans les années 1840, Paris connut une vogue sans précédent de ces petits ouvrages. Ces études de mœurs étudient les types sociaux et professionnels de l'époque dans un style journalistique tout d'humour et d'impertinence. La plus célèbre est La physiologie du mariage ou Méditations sur le bonheur conjugal de H. de Blazac, parue en 1830. La maison Balzac possède une riche collection de ces physiologies. On en compte 89, dont La physiologie du prédestiné. La majorité a paru entre 1840 et 1842, avec un maximum en 1841. Le 4e de couverture de cet ouvrage présente une liste de Physiologies en vente ou sous presse. Quelques titres donneront une idée de la variétés des sujets traités par ces petits ouvrages souvent illustrés : Physiologie de Paris, du Père-Lachaise, du cousin, des huissiers, du député, etc. On annonce même une Physiologie des Physiologies.
L'ouvrage est illustré d'une quarantaine de gravures sur bois de J. Gagniet.
La gravure de la page 8 représente Balzac.
Au fil du texte, l'ouvrage contient 7 encadrés, avec la mention : "De par MM. de la censure, dessin supprimé".
Il doit s'agir des 6 vignettes non autorisées dont nous avons trouvé le dépôt le 31 juillet 1841 dans le document : Dépôt des Estampes et Planches gravées présentées et non autorisées – année 1841. Archives Nationales de France F18* VI 48.
Cet ouvrage, que l'on trouve relativement couramment, semble une autre édition à la même date de La Physiologie du cocu, par un vieux célibataire, Paris, Fiquet, 1841 (l'auteur n'avait que 28 ans !). Le duc d'Aumale en possédait un exemplaire, qu'il a fait relier en maroquin citron par Duru.
Sur les Physiologies, voir ce message sur le blog de Gallica : cliquez-ici.
Calixte Zénon Allec, est né à Gap le 27 septembre 1813, fils de Jean Allec, géomètre originaire de Poligny dans les Hautes-Alpes, et de Marguerite Virginie Rambaud, de la Motte en Champsaur, aussi dans les Hautes-Alpes.
Acte de naissance de Calixte-Zénon Allec
Il se rendit à Paris, puis à Lille, où il fit du théâtre. Il revint à Paris où il connu un certain succès avec des pièces jouées au Palais-Royal et au théâtre Beaumarchais sous le pseudonyme de Lermite. Il quitta Paris suite aux difficultés financières du théâtre Beaumarchais, dont il assumait une partie de l'administration. On le retrouve journaliste à Valence, où il collabora de janvier 1869 au 15 février 1870 à L'Indépendant de la Drôme et de l'Ardèche, organe de la Démocratie libérale des deux départements, ainsi qu'au journal La feuille de Pierre Jean André. Il faisait partie de l'opposition à l'Empire. Il monta ensuite, à Saint-Bonnet-en-Champsaur, une banque qui dura peu. Bien qu'ayant hérité de la fortune et des biens de Jean Rambaud, son oncle, ancien maire de la Motte-en-Champsaur, il finit sa vie dans la pauvreté, recueilli par ses sœurs, Emilie (1816-1878), Zoé (1818-1899) et Eugènie (1821-1893) Allec, institutrices à La Motte-en-Champsaur. Il y est mort le 11 décembre 1885, célibataire.
Acte de décès de Calixte-Zénon Allec
Sa bibliographie, telle qu'on peut la reconstituer, est :
- Physiologie du cocu, par un vieux célibataire, Paris, Fiquet, 1841, in-32
- Physiologie du Prédestiné. Considérations biscornues, par une bête sans cornes., Paris, Raymond-Bocquet, Libraire, 1841
- Les riches et les pauvres. Coup d'oeil sur l'état actuel de la question sociale., Lille, L. Danel , 1848 (consultable sur Gallica, cliquez-ici).
- Roi, dame et valet, comédie en un acte; en vers, par M. Allec, représentée pour la première fois sur le théatre de Lille, le 16 Avril 1849, Lille, 1849.
- L'Ecole des marchands : Comédie en trois actes en vers par MM. Allec et Jules Baes, représentée pour la première fois sur le théatre de Lille, le 23 Décembre 1849, Lille, 1849
Sous le pseudonyme de Lermite, il est l'auteur de plusieurs pièces de théâtre :- La Croix de ma mère, drame vaudeville en cinq actes et six tableaux, Paris, Lévy, 1857- L'Enfant du Tour de France, drame en cinq actes, mêlé de chant, Paris, Librairie théâtrale, 1857 (consultable sur Gallica, cliquez-ici).- Le Bonhomme Lundi, drame en cinq actes, mêlé de chant, Lévy frères, 1858- Tout pour l'honneur, drame en cinq actes, mêlé de chant, Paris, Mifliez, 1859
Son dernier ouvrage est :
- Le catéchisme du contribuable, Valence, 1869, qui est une attaque de l'Empire.
Sur Calixte Allec, les sources sont :
- Nouvelle biographie du Dauphiné
- Le Dauphiné et les Dauphinois dans la charge et la caricature, de Paul Guillemin, qui, le premier, a sorti notre illustre compatriote de l'obscurité biographique dans laquelle il se trouvait.
Notons que l'on trouve l'orthographe fautive Callixte-Zévon Allec.
Ce message, qui commence par un ouvrage qui nous éloigne en apparence du Dauphiné et des Hautes-Alpes, y revient naturellement par cette personnalité attachante. Pourquoi attachante ? Parce que les quelques éléments de sa vie que nous connaissons nous montrent un homme à la recherche perpétuelle d'un succès, peut-être d'une stabilité, à qui j'imagine que la vie a été cruelle. Parce que le destin de cet homme qui s'est approché d'un monde très loin de ses origines provinciales, l'a pourtant ramené dans un petit village des Alpes, auprès de trois sœurs célibataires, dédiées à l'enseignement. Quel contraste entre le côté très parisien, très "dans le vent" de sa Physiologie du Cocu et ces trois sœurs que l'on imagine sévères et austères, entièrement consacrées à l'enseignement des jeunes mottains (certains anciens se souviennent, par leurs parents ou grands-parents, des sœurs Allec). Pour résumer, le destin de Calixte Allec n'est-il pas balzacien ?
Pour finir ce long message, je voudrais aussi dire l'attachement particulier que je porte à la Motte-en-Champsaur. J'y ai fait de nombreuses recherches sur l'histoire des familles car mon arrière-grand-père y est né, dans une famille dont la présence est attesté depuis au moins le XVIIe siècle. J'ai fait paraître une article sur ce village dans le Bulletin de la Société d'Etudes des Hautes-Alpes, en 2001 : La Motte-en-Champsaur, vers 1845. (pour le lire, cliquez-ici).
Ces quelques photos de la Motte-en-Champsaur mettent en regard des cartes postales anciennes et les même vues prises récemment.