Dominique Villars, le plus célèbre des botanistes dauphinois, a subi, comme cela arrive, les revers du destin. Après la suppression de l'école centrale et « quelques tracasseries » lors du regroupement de l'hôpital militaire de Grenoble avec l'hôpital civil, D. Villars s'est retrouvé sans emploi, dans une ville qui ne lui reconnaissait pas ce qu'elle lui devait. C'est ainsi qu'il s'est retrouvé professeur de médecine à Strasbourg en 1805.
Oubliant là l'ingratitude de sa patrie, il se consacra encore et toujours aux travaux scientifiques. C'est ainsi qu'il fut amené à s'intéresser au microscope. Fondé sur son expérience de botaniste et complété par l'observation de nombreux modèles de microscope, il souhaita exposer
ses propositions d'amélioration et de simplification. Comme il le dit lui-même : « L'amour du
merveilleux, la
mobilité de l'imagination, ont compliqué le
microscope et
multiplié les illusions pour ainsi dire
inséparable de
cet instrument. En simplifiant sa composition, j'ai
tâché
aussi de simplifier son langage. »
Il en est résulté une petite plaquette, fort rare, publiée simultanément à Strasbourg et Paris en 1806 :
Mémoire sur la construction et l'usage du microscope
Elle est complétée d'une planche explicative :
La dédicace la rattache aussi au Dauphiné. En effet, ce mémoire est dédié à « A Monsieur
Français de Nantes, conseiller d'état, commandant
de la
légion d'honneur, directeur général
des droits
réunis ». Cette
dédicace permet à Villars de se mettre sous la
protection
d'une personnalité du Premier Empire qui s'est toujours
trouvée être le soutien des Dauphinois, en
particulier
dans les aléas de la vie. Son beau portrait a été peint par David :
Je lui ai consacré une page, car il est l'auteur de quelques ouvrages intéressants, pleins de fantaisies et d'inventions, ce que ne laisse pas présumer son portrait très officiel (
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