samedi 22 décembre 2012

Un petit "vert" pour finir l'année !

On me pardonnera ce jeu de mots pour présenter ma dernière acquisition (dernière acquisition de l'année, je ne sais, car il reste encore 9 jours !)

Un très joli exemplaire des Poésies en patois du Dauphiné, paru en 1840, vient de rejoindre ma bibliothèque. Qu'est-ce qui le distingue ? Tout simplement qu'il est entièrement vert.


Non seulement il est imprimé sur un beau papier vert :


Mais le cartonnage de l'éditeur est recouvert de papier vert, orné d'un beau motif imprimé.



Pour ne pas déparer, le papier des contre-plats et des pages de gardes est vert. Même le catalogue du libraire en fin d'ouvrage est sur papier vert.

C'était un usage courant de proposer à la vente des ouvrages sur des papiers de couleur (j'ai des ouvrages sur papier rose, jaune et bleu). C'était une forme de tirage de tête. Comme on le voit dans l'avis que Paul Colomb de Batines insère dans le Feuilleton du journal de la librairie, n° 26, samedi 26 juin 1841, pour annoncer les ouvrages qu'il propose à la vente : 


Il n'y a que 10 exemplaires sur papier de couleur (dont celui-ci et celui du fonds dauphinois de la Bibliothèque Municipale de Grenoble), dont le prix unitaire est 8 fois celui des exemplaires sur papier commun.

Je vous laisse découvrir l'ouvrage et sa place dans la mise en valeur des "patois" du Dauphiné, sur la page que je lui ai consacrée : cliquez-ici.

Cet ouvrage est le fruit de la collaboration d'un imprimeur grenblois, Evariste Prudhomme, et d'un bibliographie, bibliophile et libraire haut-alpin, Paul Colomb de Batines, personnage au destin chaotique qui mit son énergie à défendre la bibliographie dauphinoise, à un moment où elle était balbutiante. Pour en savoir plus, cliquez-ici.

J'en profite pour signaler et saluer la naissance d'un nouveau blog : Histoire de la Bibliophilie, de Jean-Paul Fontaine. Dans un des commentaires qui accompagnait le premier billet, j'ai cru, peut-être, me reconnaître dans ces quelques lignes de l'auteur :

" En outre, il me paraît indispensable d'échanger les avis et informations avec des lecteurs aussi avertis et cultivés que ceux que je lis depuis quelques années sur leurs blogs, pour mieux cerner un domaine immense qui, les événements contemporains le démontrent tous les jours, semble se réduire et revenir aux règles et habitudes anciennes d'un milieu privilégié : serions-nous, en effet,en train de vivre la renaissance d'une bibliophilie de qualité, qui s'était en quelque sorte perdue,et qui avait perdu ses repères, sous prétexte de démocratisation illusoire ?"

Peut-être qu'un jour il nous gratifiera d'un billet savant sur Paul Colomb de Batines (quelque chose me dit que cela pourrait arriver....)

dimanche 9 décembre 2012

Un nouvel ex-libris dauphinois.

Un ouvrage que j'ai entrepris de décrire est orné d'un bel ex-libris (taille réelle) :


 Après quelques recherches sur Internet, je n'ai rien trouvé ni sur le propriétaire, ni sur cette bibliothèque. Je me suis donc retourné sur mes sources habituelles. Dans l'Armorial de Dauphiné, de Rivoire de la Bâtie, je n'ai trouvé qu'une personne dont le prénom commence par "R" dans la famille du Bouchage. J'ai donc fait l'hypothèse, qui reste à confirmer, que cet ex-libris est celui de Robert de Gratet, vicomte du Bouchage, né à Baccon (Loiret) le 16 avril 1825, fils de François Louis Gustave de Gratet, vicomte du Bouchage et de Amélie Flore Marie Bigot de la Touanne, propriétaires à Cornage (commune de Vizille, Isère). Il s'agit d'une ancienne famille dauphinoise, qui porte les armes qui apparaissent sur l'ex-libris, avec la devise "Tout à tout". Dernière preuve, cet ex-libris orne un ouvrage de 1859 : Uriage et ses envrions, d'Alexandre Michal-Ladichère, un lieu fort proche de Vizille où vivaient ses parents et peut-être lui-même.

J'ai ainsi enrichi la page que je consacre aux ex-libris dauphinois : cliquez-ici.

Quelques mots sur l'ouvrage qui porte cet ex-libris. C'est la deuxième édition de ce guide destiné à faire connaître et promouvoir l'établissement thermal d'Uriage, dans l'Isère, en même temps qu'il faisait découvrir cette région du Dauphiné. Il s'appuie pour cela sur un texte d'Alexandre Michal-Ladichère, avocat et homme politique grenoblois, et sur les illustrations du célèbre peintre et dessinateur dauphinois Alexandre Debelle. Pour découvrir l'ouvrage, cliquez-ici.



Une sélection de quelques gravures sur bois qui illustrent ce livre, d'après des dessins d'Alexandre Debelle :








Pour finir de faire de cet exemplaire un objet bien désirable, il est parfaitement relié, avec les plats en percaline portant un titre doré :



Alexandre Michal-Ladichère,  l'auteur, était presque un inconnu sur Intenet. J'ai rassemblé les éléments que j'ai glanés, jusque dans l'état civil en ligne, pour en présenter la première synthèse : cliquez-ici.

Alexandre Michal-Ladichère, par Victor Sappey