dimanche 28 mars 2010

Bibliophilie à Lisbonne

Un séjour d'agrément à Lisbonne a été l'occasion d'explorer les librairies anciennes de la ville. Dans l'une des plus fournies, "Antiquário do Chiado", Rua Anchieta, j'y ai déniché un ouvrage rare, dans une belle reliure en plein maroquin rouge. Je vous laisse découvrir l'exemplaire :

Cette belle reliure signée "A Carmelita" C. Sacramento-29 recouvre :
Recordações de Jacome Ratton sobre ocorrências do seu tempo, de maio de 1747 a setembro de 1810. Segunda edição revista cuidadosamente.
Cette nouvelle édition a été publiée en 1920 par l'Université de Coimbra, le texte étant établi par J.-M. Teixeira de Carvalho, Professor de Estética e História da Arte na Universidade de Coimbra.



L'exemplaire provient de la bibliothèque d'Antonio Capucho, qui a été dispersée récemment.



Tout cela peut sembler bien loin du Dauphiné. Lorsque on sait que Jacome Ratton est né Jacques Ratton à Monêtier-les-Bains (Hautes-Alpes) le 7 juillet 1736, on comprend mieux tout l'intérêt de ce livre qui permet de découvrir une nouvelle page de la saga de l'émigration briançonnaise.

En effet, Jacome Ratton, fils de Jacques Ratton et Françoise Bellon, a passé les 10 premières années de sa vie à Monêtier-les-Bains. Ses parents, commerçants au Portugal, avaient rejoint peu de temps après sa naissance un frère de Françoise Bellon à Porto. Ensuite installés à Lisbonne, Jacome Ratton va lui même rejoindre ses parents en mai 1747. Après le retour de ceux-ci en France, il prend la tête de leur maison de commerce et donne une grande ampleur à ses affaires. Il développe en particulier de nombreuses industries. Il est naturalisé portugais en 1762. Après l'invasion du Portugal par la France, il est accusé de trahison au profit de son pays natal. Il est arrêté en 1810, mais réussit à se réfugier à Londres. Il meurt à Paris en 1820.

Durant son séjour en Angleterre, il écrit ses mémoires pour se justifier des accusations portées contre lui dans son pays adoptif, en détaillant toutes ses actions depuis son arrivée au Portugal en 1747 jusqu'à son départ en 1810. Ces mémoires sont écrites directement en portugais. Il les fait paraître à Londres en 1813 :
Recordacoens de Jacome Ratton sobre occurrencias do seu tempo em Portugal durante o lapso de sesenta e tres annos e meio, alias de maio 1747 a setembro de 1810, que rezidio em Lisboa : accompanhadas de algumas subsequentes reflexoens suas, para informaçoens de seus propios filhos.Com documentos no fim.
Londres, Impresso por H. Bryer, Bridge-street Blackfriars, 1813, in-8°

Reproduction de la page de titre dans l'édition de 1920.

Cette édition de 1813 contient une grande carte dépliante de ses propriétés de Barroca de Alva dans la baie de Lisbonne et un portait de Ratton, qui sont reproduits dans l'édition de 1920 :
Ce livre présente un grand intérêt pour l'histoire du Portugal car Jacome Ratton s'est trouvé être l'un des acteurs principaux de la politique de développement économique et d'industrialisation du Portugal à l'époque de l'administration du Marquis de Pombal. Il a en particulier vécu le tremblement de terre de Lisbonne et les grands travaux de reconstruction qui ont suivi.

Même si Jacome Ratton a fini sa vie en France et qu'une partie de sa descendance y est revenu, dans le Mâconnais où ses parents avaient fini leurs vies, il était profondément attaché au Portugal, à qui il a donné tous ses talents, concourant à fonder la bourgeoise libérale du pays. D'ailleurs, il a jugé bon d'écrire ses mémoires directement en portugais, même si, comme le remarque le préfacier de la 2e édition, il y des "irregularidades gramaticais".

Un de ses descendants, Nuno Daupias d'Alcochete, s'est consacré à mettre en valeur l'œuvre de son ancêtre dans des publications savantes, en français et portugais. Sa thèse a porté sur une traduction commentée des mémoires (Thèse de 3e cycle - Faculté de Lettres, Paris IV, 1967). En 1969, il a publié un catalogue iconographique de la famille Ratton :
Bourgeoisie pombaline et noblesse libérale au Portugal. Iconographie d'une famille franco-portugaise. Paris, Fundação Calouste Gulbenkian, Centro Cultural português, 1969, 103 pp., 23 planches photographiques hors texte dont certaines en couleurs. (Collection : Memórias e documentos para a Hisótria Luso-Francesa : IV).


Ces quelques portraits en sont extraits (j'ai aussi trouvé cet ouvrage dans une libraire ancienne de Lisbonne).

Les deux premiers sont des portraits des parents de Jacome Ratton : Jacques Ratton père et Françoise Bellon.



Le suivant est un portait de Jacome Ratton par le peintre Thomas Lawrence, qui est maintenant au Museu Nacional de Arte Antiga de Lisbonne.
Enfin, ce portrait de groupe représente Jacome Ratton (à droite) et son fils Diogo Ratton (notez le prénom portugais), avec sa femme et sa fille :



Le destin de Jacome Ratton met une de fois de plus en évidence le grand dynamisme et l'esprit d'entreprise des populations briançonnaises. Le Monêtier-les-Bains est un village assez isolé à 1500 m. d'altitude, proche de Briançon sur la route qui mène au Lautaret.


Malgré, ou à cause, de ce relatif isolement, il a vu essaimer à travers le monde de nombreux habitants qui sont allés déployer leurs talents pour le commerce, d'abord à partir du colportage, puis par une installation fixe. Au XVIIIe siècle, le bourg comptait à peu près 2000 habitants, dont beaucoup se sont consacrés au commerce. Probablement habitués aux longues distances, ils n'hésitaient pas à partir jusqu'au Portugal, en Italie (plus proche) et en Espagne. Rappelons que la distance entre le Monêtier et Lisbonne est de près de 2000 km, à une époque où ces voyages se faisaient essentiellement à pied.

Pour pouvoir ainsi s'installer au Portugal, il fallait trois choses : un réseau familial, un capital de départ et un capital culturel. Sur le premier point, nous savons la force des solidarités familiales dans ces sociétés. Dans le cas des Ratton, c'est l'oncle Jacques Bellon qui a appelé sa sœur et son beau-frère, puis le neveu. Le capital monétaire était lui aussi essentiellement fondé sur l'épargne constituée lors des premières campagnes de colportage et ce, malgré la dureté du pays et une relative pauvreté. Pour finir, le capital culturel était le haut niveau d'éducation dans les Alpes, dans des familles où tous les garçons et parfois les filles savaient au moins lire et écrire et avaient tous des notions de base en calcul et en écriture. De plus, la structure sociale de ce pays de propriétaires francs-bourgeois favorisait l'esprit d'indépendance et d'initiative. Cette généalogie de la famille Orsel, aussi originaire du Monêtier, est un autre exemple de réussite sociale (cliquez-ici). La grand-mère de Jacques Ratton, Jeanne Orsel, appartenait à cette famille. Ce qui me permet d'ajouter que la solidarité familiale fonctionnait aussi par une intelligente politique matrimoniale qui veillait à une homogénéité sociale des époux, base souvent de futures associations commerciales.

Aujourd'hui, Jacome Ratton est peu connu dans son pays. Pour reprendre une de mes antiennes favorites, l'esprit actuel préfère insister sur la pauvreté du pays, au détriment de la mise en valeur de l'esprit entreprenant de ses anciens habitants. Il faut rendre justice à Aristide Albert qui lui consacre une très longue notice biographique dans sa
Biographie-Bibliographie du Briançonnais. Canton de La Grave et du Monétier-de-Briançon en 1877. Depuis, cette notice a été résumée dans les deux Dictionnaire biographique des Hautes-Alpes, de l'Abbé F. Allemand et de Georges Dioque.

Pour finir, quelques vues de Lisbonne :







samedi 20 mars 2010

Un recueil d'eaux-fortes de l'illustrateur haut-alpin Emile Guigues

Pour terminer mon cycle consacré à Emile Guigues, je vous présente un recueil de 27 eaux-fortes publié 25 ans après sa mort. Il reprend des thèmes qui lui sont chers : paysans, mendiants, scènes de la vie quotidienne, animaux, dont de très nombreux ânes, etc., images de son pays natal, l'Embrunais.

Ce recueil a été publié par les éditions Didier & Richard de Grenoble en 1929, à 130 exemplaires sur beau papier (les eaux-fortes sont sur chine). Il est simplement titré :
En montagne. Bêtes et gens de l'Embrunais. Il est présenté sous portefeuille.

Pour plus d'informations, cliquez-ici.

J'ai sélectionné 12 eaux-fortes. La première est un autoportrait d'Emile Guigues.

1 - Portrait d'Emile Guigues.


2 - Tête de paysan. Le père Matheron de Serre-Bouton.


3 - Page de croquis.


4 - Le rémouleur du Queyras.


7 - Les besaciers, service de subsistance.


10 - Le tondeur.


13 - Le départ pour les champs.


15 - Les faucheurs.


17 - Un brin de causette sous les bois.


20 - Bergers et moutons.


23 - Coin de foire à Embrun.


25 - Ane au repos.

lundi 15 mars 2010

Quelques réflexions sur la société ancienne des Hautes-Alpes au XVIIIe siècle

Dans des messages précédents, j'ai eu l'occasion de parler de personnalités qui ont émergé du sein de la société haut-alpine au XVIIIe siècle. Que ce soit Dominique Villars (1745-1814), le père François Para du Phanjas (1724-1797) ou Ambroise Faure (1795-1875), ils sont tous nés au sein d'une société qui est aujourd'hui décrite comme pauvre. Lorsque on lit le tout venant de la littérature régionale actuelle, l'image qui s'en dégage est celui d'un pays dur, aux mœurs frugales et, surtout, d'une grande pauvreté. On nous renvoie l'image d'une population certes libre mais presque asservie à la terre par un dur labeur. Cette vision volontiers misérabiliste est directement issue du mélange entre la pensée historique IIIe République, pour qui avant 1789, tout n'était qu'obscurantisme, et la vision passéiste moderne, qui décrit nos campagnes hauts-alpines à travers le prisme d'une vision encore très marquée par la conception paradoxalement bourgeoise de Zola sur la vie du "peuple". Cette vision s'est construite sur la base d'une situation sociale dégradée tout au long du XIXe siècle où le poids de la surpopulation a pesé sur le développement des populations hauts-alpines.

Ce préambule pour introduire un excellent article paru sur un blog entièrement consacré au Queyras (cliquez-ici). A l'encontre de cette image souvent véhiculée, l'auteur, que je ne connais pas, met bien en exergue la relative aisance de ces pays de montagne. Pour ma part, j'ajouterais qu'ils ont pu abriter en leur sein une population qui avait une exigence de culture et d'ouverture qui leur a permis de faire émerger quelques personnalités. Ce n'est que plus tard, dans le cours du XIXe siècle, que ces villages se sont vidés de leurs "élites", ce qui a permis la mise en place de cette vision misérabiliste de la société haut-alpine.

Lorsque on parle des villages de la vallée de la Guisane aujourd'hui (Monetier-les-Bains, Villeneuve-La Salle, Saint-Chaffrey), nous n'avons droit qu'à une vision d'une population attachée à des travaux harassants (dernier exemple en date, les livres sur les paysans-mineurs du Briançonnais), qui sont certes une réalité. Mais ces mêmes villages au XVIIIe ont envoyé aux quatre coins du monde des libraires (jusqu'à Rio de Janeiro), des négociants (Jacques Ratton, de Monetier-les-Bains, qui a fait fortune dans le Portugal du marquis de Pombal), etc. Je renvoie à un article que j'avais écrit sur Louis Fantin (cliquez-ici).

Après cette introduction, je voudrais revenir à ces quelques personnalités. Ambroise Faure raconte dans ses souvenirs qu'au tout début du XIXe siècle, il suit l'école dans une écurie, avec un instituteur qui est aussi un tailleur d'habits. Cela peut paraître un signe de misère. Non, il faut le voir comme la volonté farouche des habitants pour donner une instruction à leurs enfants. D'ailleurs, la cohabitation des gens et des bêtes était si naturelle, qu'il faut deux siècles de mœurs bourgeoises pour considérer cela comme un signe de pauvreté. Peut-être que dans cette maison de Saint-Véran, où les lits côtoient l'étable, il y a un fils prêtre, un autre professeur et sûrement un fils qui est parti tenter sa chance comme négociant.



Autre exemple récent, un film vient d'être tourné sur la vie de Dominique Villars, le botaniste haut-alpin qui est mort doyen de l'Université de Strasbourg. Intention louable. N'ayant pas vu le film, je ne préjuge pas de son intérêt. L'accroche du film résume pourtant bien la vision que l'on a aujourd'hui de cette société : "Le destin extraordinaire d'un berger illettré devenu médecin et botaniste de renommée internationale." (j'ai envie de dire que nous naissons tous illettrés !). Tout cela n'est que simplification. Son père était greffier de la communauté. Comme tous les enfants de son âge (il est né en 1745), il a suivi l'école, probablement dans une écurie. Son destin est inhabituel, mais pas hors du commun. Nombre de ses compatriotes ont aussi su vivre autre chose, comme Antoine Gauthier, né comme lui au Noyer en 1758, que l'on retrouve libraire à Bourg-en-Bresse où, dans les années 1770-1780, il vend des "livres philosophiques" qu'il tire de la Suisse voisine (voir Robert Darnton, Edition et Sédition). Au passage, dans ces sociétés agricoles, il était naturel que les enfants, quelque que soit l'aisance familiale, soient bergers pour garder le petit troupeau familiale.

Pour preuve, cette belle page de signatures au bas de l'acte de mariage de Dominique Villars (13 juin 1763) :

Pour un berger illettré de 17 ans, sa signature, qui se trouve en haut à gauche, montre une belle maîtrise de l'écriture. La signature suivante est celle d'un oncle de sa femme, Dominique Bresson, marchand à Marseille. On trouve aussi la signature du notaire Maurel, de Saint-Bonnet-en-Champsaur, de son frère et d'un greffier au bailliage du Champsaur (Achard). Malgré cela, la légende du pauvre berger a la vie dure !

Le jeune Whymper, lorsque il arrive dans le Briançonnais en 1860, tout droit issu de son Angleterre, ne peut s'empêcher de juger les habitants de la Vallouise à l'aune de ses valeurs. Autant dire qu'il montre rarement de l'estime pour ces populations qu'il décrit volontiers comme mal dégrossie (voir le récit de sa première ascension du Pelvoux, cliquez-ici). Pourtant, au hameau des Claux, sur la commune de La Pisse (on dormait avec les vaches et lorsque une cascade était imposante, on l'appelait La Pisse. Maintenant, la commune s'appelle Pelvoux !), est né le jésuite Rossignol, le 3 juillet 1726. Comme l'avait fait son contemporain le père Para du Phanjas, il fait l'éloge de son pays natal, dans un petit livre publié à Turin en 1804 : Lettres sur la Vallouise.


Dans ces quelques pages, il rappelle le goût pour l'instruction de ses habitants : "Je doute qu'il y ait dans toute la France, une communauté, un canton où l'écriture ait été aussi bien et aussi universellement cultivée". Cela est confirmé par les enquêtes modernes sur alphabétisation (voir par exemple, Lire et écrire, de François Furet et Jacques Ozouf). Et pourtant, on est "au bout du monde", à un endroit, comme il le rappelle, on ne peut aller qu'à pied ou à cheval, les voitures ne passant pas.

Ce jésuite Rossignol était un polygraphe, qui a laissé une masse impressionnante d'ouvrage. Ses œuvres complètes publiées à Turin remplissent 32 volumes. De tout cela, il ne reste rien qui soit passé à la postérité. Je rêve de rencontrer au moins ses Lettres sur la Vallouise, mais pour un écrivain aussi prolifique, il y a fort peu d'ouvrages à vendre dans la libraire ancienne. A bon entendeur !

dimanche 7 mars 2010

"Congrès du Club alpin à Briançon" (1886), illustré par Emile Guigues

La semaine dernière, j'évoquais un exemplaire du Congrès du Club alpin à Briançon, à propos d'un dessin original d'Emile Guigues. Il n'en suffisait pas plus pour m'amener à vous décrire plus complétement cet ouvrage.

L'auteur d'abord. Armand Chabrand est né à Briançon le 21 janvier 1854. Il est le fils de Jean-Armand Chabrand, un médecin briançonnais, érudit à ses heures perdues. Quant à Armand Chabrand, avocat à Grenoble, il "a été l'un des plus zélés ascensionnistes du Dauphiné. Il jouit dans l'alpinisme dauphinois d'une grande et légitime réputation qu'il doit non seulement à sa participation aux plus rudes et périlleuses ascensions, mais encore à ses écrits." (pour reprendre ce qu'en dit Aristide Albert dans son style un peu désuet). Il fut président de la Société des Touristes du Dauphiné. Il eut en particulier à traiter le litige entre cette Société et le Club Alpin Français à propos de la responsabilité et de la tutelle des guides des massifs du Haut-Dauphiné. Il est un des modestes acteurs de la découverte et de la mise en valeur des massifs du Haut-Dauphiné, ce que l'on appelle aujourd'hui l'Oisans et les Ecrins.

En 1886, pour la première fois, le congrès du Club Alpin Français se tient dans cette partie des Alpes, délaissant pour un fois la Savoie. En août 1886, de nombreux congressistes se retrouvent à Briançon. L'événement mérite d'être immortalisé. Armand Chabrand, aidé du talent d'illustrateur d'Emile Guigues, publie en 1887 chez Emile Baratier à Grenoble, une petite plaquette :
Briançon. – Prorel. – Névache. – Le Mont-Genèvre. – Le Queyras. – Vallouise. – La Bérarde.
Congrès du Club-Alpin Français.
Fête alpine de la Société des Touristes du Dauphiné à la Bérarde.
(Pour plus de détails, cliquez-ici)


L'ouvrage vaut surtout pour les illustrations d'Emile Guigues. D'abord les couvertures :



Ensuite, les 4 planches hors texte.

Cascades de la Clarée (cascades de Fontcouverte)


Vallouise - vallée de l'Onde


Danse du Bacchu-Ber


Briançon - rue de la Gargouille



Pour finir, une page, avec un des 34 dessins à la plume d'Emile Guigues, reproduit en rouge. On peut reconnaître l'hospice du Lautaret et le massif de la Meije en arrière plan.


Il s'agit de l'exemplaire du grand érudit haut-alpin Joseph Roman, avec son ex-libris et son monogramme doré poussé en queue.


Comme toutes celles de la bibliothèque de Joseph Roman, la reliure est sans ostentation, mais soignée.


En ressortant cet ouvrage, j'avais oublié que je l'avais truffé du menu d'un repas en mémoire d'Auguste Vagnat, ancien président de la section de Briançon du Club Alpin Français. Il est orné d'un portrait-charge d'Eugène Tézier, un illustrateur qui a été très actif dans le Dauphiné à la fin du XIXe siècle, dans le milieu de la montagne.


Pour vous mettre en appétit, le menu lui-même :