dimanche 25 janvier 2009

Lesdiguières et Henry Gauthier-Villars, dit Willy.

Curieux rapprochement entre ces deux personnalités qui n'ont, apparemment, rien à voir.

Sur le premier, j'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer. Sur le deuxième, célèbre personnalité du Paris de la Belle époque et éphémère mari de Colette, nous verrons plus loin qu'il n'est pas totalement étranger au Champsaur, dont Lesdiguières était originaire et qu'il fit ériger en duché.



Poursuivant mon travail de description des ouvrages sur Lesdiguières, j'ai travaillé ce week-end sur une petite plaquette biographique : Lesdiguières, par Joseph Roman, publiée en 1875. C'est un tiré à part, au tirage de 20 exemplaires, extrait de l'introduction de la publication de la correspondance de Lesdiguières, par Joseph Roman et le comte Douglas. Ce qui fait le prix de l'exemplaire que je décris est que c'est l'exemplaire personnelle de Joseph Roman, dans une reliure demi chagrin à coins, avec le bel ex-libris de l'érudit haut-alpin.


Joseph Roman, qui souvent n'hésite pas à émettre des jugements tranchants, voire partisans, se montre très équilibré dans son appréciation de Lesdiguières. Il sait reconnaître le "singulier mélange de grandes qualités et de grandes faiblesses", même s'il finit par conclure que c'est "une personnalité brillante, mais non pas un noble caractère". Probablement marqué par la vague de patriotisme qui a suivi la défaite devant l'Allemagne en 1870 (ce texte est daté de 1875), il met à son crédit qu'il "se distingua de ses contemporains par un véritable amour pour la France et pour le roi Henri IV." Cette fidélité est une des qualités qui a toujours été reconnue à Lesdiguières.


Pour passer à Henry Gauthier-Villars, dit Willy, je prépare une synthèse sur l'ascendance haut-alpine du personnage. On sait qu'il descend de Dominique Villars, le célèbre botaniste du Noyer. Ce que l'on sait moins est qu'il descend d'un autre Dominique Gauthier, du même village du Noyer, dont les frères, un fils et un petit-fils ont fait souche à Lons-le-Saunier comme imprimeurs et libraires. Je reviendrai sur l'histoire de cette famille, dont la renommée a pris une dimension nationale grâce à Jean-Albert Gauthier-Villars (1828-1898), le fondateur des éditions du même nom et père du fameux Willy. Cette semaine, j'ai acheté une petite plaquette qui célèbre le centenaire de cette maison d'édition spécialisée dans les ouvrages scientifiques et mathématiques.


Et le lien avec Lesdiguières, me direz-vous ? Le Noyer est une village du Champsaur proche de Saint-Bonnet, bourg natal de Lesdiguières, et mitoyen avec Le Glaizil où se trouve le château des Diguières. L'autre lien est que je me suis simultanément intéressé à ces deux personnalités.

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