On me pardonnera ce jeu de mots pour présenter ma dernière acquisition (dernière acquisition de l'année, je ne sais, car il reste encore 9 jours !)
Un très joli exemplaire des Poésies en patois du Dauphiné, paru en 1840, vient de rejoindre ma bibliothèque. Qu'est-ce qui le distingue ? Tout simplement qu'il est entièrement vert.
Non seulement il est imprimé sur un beau papier vert :
Mais le cartonnage de l'éditeur est recouvert de papier vert, orné d'un beau motif imprimé.
Pour ne pas déparer, le papier des contre-plats et des pages de gardes est vert. Même le catalogue du libraire en fin d'ouvrage est sur papier vert.
C'était un usage courant de proposer à la vente des ouvrages sur des papiers de couleur (j'ai des ouvrages sur papier rose, jaune et bleu). C'était une forme de tirage de tête. Comme on le voit dans l'avis que Paul
Colomb de Batines insère dans le Feuilleton du journal de la
librairie, n° 26, samedi 26 juin 1841, pour annoncer les ouvrages qu'il propose à la vente :
Il n'y a que 10 exemplaires sur papier de couleur (dont celui-ci et celui du fonds dauphinois de la Bibliothèque Municipale de Grenoble), dont le prix unitaire est 8 fois celui des exemplaires sur papier commun.
Je vous laisse découvrir l'ouvrage et sa place dans la mise en valeur des "patois" du Dauphiné, sur la page que je lui ai consacrée : cliquez-ici.
Cet ouvrage est le fruit de la collaboration d'un imprimeur grenblois, Evariste Prudhomme, et d'un bibliographie, bibliophile et libraire haut-alpin, Paul Colomb de Batines, personnage au destin chaotique qui mit son énergie à défendre la bibliographie dauphinoise, à un moment où elle était balbutiante. Pour en savoir plus, cliquez-ici.
J'en profite pour signaler et saluer la naissance d'un nouveau blog : Histoire de la Bibliophilie, de Jean-Paul Fontaine. Dans un des commentaires qui accompagnait le premier billet, j'ai cru, peut-être, me reconnaître dans ces quelques lignes de l'auteur :
" En outre, il me paraît indispensable d'échanger les avis et informations
avec des lecteurs aussi avertis et cultivés que ceux que je lis depuis
quelques années sur leurs blogs, pour mieux cerner un domaine immense
qui, les événements contemporains le démontrent tous les jours, semble
se réduire et revenir aux règles et habitudes anciennes d'un milieu
privilégié : serions-nous, en effet,en train de vivre la renaissance
d'une bibliophilie de qualité, qui s'était en quelque sorte perdue,et
qui avait perdu ses repères, sous prétexte de démocratisation illusoire ?"
Peut-être qu'un jour il nous gratifiera d'un billet savant sur Paul Colomb de Batines (quelque chose me dit que cela pourrait arriver....)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire