Le très célèbre Antoine Bauzonnet, né à Dole le 14 septembre 1795, a fait son apprentissage d'abord chez le libraire Clerget à Poligny, puis chez Jean-Etienne Gauthier, libraire-imprimeur à Lons-le-Saunier, de 1812 à 1816. Comme beaucoup de libraires de l'époque, Jean-Etienne Gauthier devait avoir aussi une activité de relieur, afin de présenter les livres déjà reliés à ses clients. C'était un usage courant. Par exemple, dans le chapitre consacré au petit libraire de province, qui est passé du colportage à l'établissement fixe (Chapitre IV De la contrebande à la boutique), de son ouvrage Edition et Sédition. L'univers de la littérature clandestine au XVIIIe siècle, Robert Darnton détaille les coûts d'installation du libraire Gerlache à Metz dans les années 1770. Parmi les postes de dépenses, on trouve 300 livres pour du matériel de relieur. On imagine bien que, dans ces conditions, la reliure était modeste. Si l'amateur souhaitait une reliure plus personnalisée ou plus belle, il faisait appel à un relieur professionnel.
On comprend mieux maintenant comment Antoine Bauzonnet a pu être employé par Jean-Etienne Gauthier à l'orée de sa grande carrière de relieur.
C'est pour cela que je me plais à imaginer que la modeste reliure en basane qui couvre cet ouvrage édité par Jean-Etienne Gauthier en 1816 a été realisée par Bauzonnet à la fin de son apprentissage chez-lui.
On peut voir sur ce site qui lui est consacré à la bibliothèque de Dole que les réalisations de Bauzonnet auront une qualité et un éclat incomparablement supérieurs (Cliquez-ici).
Quelques exemples :
Pour finir, vous pourriez vous demander quel est le rapport entre ce message et la bibliophilie dauphinoise. Le fil est tenu, mais Jean-Etienne Gauthier est né au Noyer, dans les Hautes-Alpes (donc dans le Dauphiné) et appartient à une dynastie de libraires, partie de ce village, qui a été active à Bourg-en-Bresse, Lyon et Lons-le-Saunier entre 1770 et 1870, dynastie d'où sortira Jean-Albert Gauthier-Villars, fondateur des éditions de ce nom et père du fameux Willy.
En écrivant ce message, je pense doublement à un certain Bibliomane moderne. D'abord comme amateur de reliures, j'espère qu'il goutera le sel de cette attribution osée d'une modeste reliure au "grand" Bauzonnet, ensuite parce qu'il s'agit aussi d'un détour "biblio-généalogique", Jean-Etienne Gauthier étant un de mes très lointains oncles (je descends de sa sœur Rose Gauthier).
On comprend mieux maintenant comment Antoine Bauzonnet a pu être employé par Jean-Etienne Gauthier à l'orée de sa grande carrière de relieur.
C'est pour cela que je me plais à imaginer que la modeste reliure en basane qui couvre cet ouvrage édité par Jean-Etienne Gauthier en 1816 a été realisée par Bauzonnet à la fin de son apprentissage chez-lui.
On peut voir sur ce site qui lui est consacré à la bibliothèque de Dole que les réalisations de Bauzonnet auront une qualité et un éclat incomparablement supérieurs (Cliquez-ici).
Quelques exemples :
Pour finir, vous pourriez vous demander quel est le rapport entre ce message et la bibliophilie dauphinoise. Le fil est tenu, mais Jean-Etienne Gauthier est né au Noyer, dans les Hautes-Alpes (donc dans le Dauphiné) et appartient à une dynastie de libraires, partie de ce village, qui a été active à Bourg-en-Bresse, Lyon et Lons-le-Saunier entre 1770 et 1870, dynastie d'où sortira Jean-Albert Gauthier-Villars, fondateur des éditions de ce nom et père du fameux Willy.
En écrivant ce message, je pense doublement à un certain Bibliomane moderne. D'abord comme amateur de reliures, j'espère qu'il goutera le sel de cette attribution osée d'une modeste reliure au "grand" Bauzonnet, ensuite parce qu'il s'agit aussi d'un détour "biblio-généalogique", Jean-Etienne Gauthier étant un de mes très lointains oncles (je descends de sa sœur Rose Gauthier).
2 commentaires:
Présent ! Après un tour complet des blogs de bibliophiles et de bibliomanes de la planète, de la France au Québec en passant par l'Espagne, le Portugal... Je viens au Dauphiné !
Beau billet, comme je les aime. Les livres n'ont de prix que celui de l'histoire qu'on leur prête. Quelques fois élucubrations, d'autres fois réalités soutenues par des preuves tangibles, c'est ainsi et seulement ainsi que je vois la chose intéressante.
Pourquoi pas Bauzonnet ? L'histoire de l'apprenti relieur qu'il était à cette époque plaide en sa faveur. Le style a bien changé ensuite, c'est certain, mais l'époque aussi. Qui sait ?
Merci pour ce billet.
De mon côté je suis toujours et encore à la recherche de la moindre information concernant le relieur du second empire finissant Jean Eugène Sans, 12 rue Laplace à Paris... peut-être mon arrière-arrière-grand-père... non officiel...
Meilleurs voeux pour 2010, plein de beaux livres et de belles histoires.
Amitiés,
B.
Voilà le genre de mystère autour d'un livre comme je les aime.
Cette reliure est sympathique, bien dans son jus et son époque mais il faut faire un gros effort d'imagination pour y trouver une quelconque trace du style de Bauzonnet. (D'ailleurs rien ne dit qu'il fut relié chez Gauthier.).
Ceci dit, c'est en partie cela la bibliophile, rêver autour d'un beau livre.
Bonne Année Jean Marc.
Textor
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