lundi 17 février 2014

Haute Montagne, Pierre Dalloz

Parmi les ouvrages qui ont illustré le deuxième âge d'or de l'alpinisme, qui se situe entre les deux guerres, Haute Montagne, de Pierre Dalloz, a une place à part. 




C'est d'abord un magnifique ouvrage de photographies, qui reproduit 88 reproductions, dans un "album [qui] est la somme des principaux exploits de l'alpinisme français d'après guerre. Bon nombre de photographies qui y sont incluses sont des documents uniques, rapportés d'escalades fort périlleuses qui n'ont été faites qu'une ou deux fois." Les photographes sont bien entendu Pierre Dalloz, mais aussi Marcel Ichac, Jean Escarra, Henry de Ségogne, Robert Tézenas de Montcel, Bobi Arsandaux, Jean Vernet, Joseph Vallot, Etienne Brühl, Daniel Chalonge, Jacques Lagarde, Tom de Lépiney, etc. Pour ceux qui connaissent les principaux acteurs de l'alpinisme de l'entre-deux-guerres, ils y reconnaîtront le gotha de l'alpinisme français.



Le deuxième intérêt de l'ouvrage est le très beau texte introductif de Pierre Dalloz : Zenith.

Pierre Dalloz (1900-1992), architecte, a été un des plus grands alpinistes de l'entre-deux-guerres (cliquez-ici). Il est aussi un des animateurs du maquis du Vercors pendant la guerre.

Enfin, l'intérêt de cet exemplaire est qu'il s'agit d'un des exemplaires du tirage de tête avec un envoi de Pierre Dalloz à Jacques Lagarde.

Certes, Jacques Lagarde est l'auteur de cette très belle vue de la face sud des Ecrins :

Face Sud-Est des Ecrins (pl. 73)

Mais surtout, Jacques Lagarde (1900-1968) est un des plus grands alpinistes de cette époque (cliquez-ici). Il a été compagnon de cordée de Pierre Dalloz pour réussir quelques grandes courses dans les Alpes françaises. On peut signaler le couloir nord-ouest du Pic Sans Nom dans le Massif des Ecrins, avec Pierre Dalloz, Henry de Ségogne, Georges et Jean Vernet, le 11 juillet 1925 ou l'arête des Grands Montets à l'Aiguille Verte avec Pierre Dalloz et Henry de Ségogne, les 9 et 10 août 1925.

Devant ce compagnonnage montagnard, dans les conditions les plus extêmes, on ne pourra que mieux apprécier la retenue de l'envoi :



Pour finir, une sélection de quelques photographies du massif de la Meije, avec ce grain et ce velouté propres aux ouvrages photographiques de cette époque.

De la Meije centrale, 3973 m., 13 février 1927, midi (pl. 77)


Grand Pic de la Meije (pl. 76)

Le Doigt de la Meije (pl. 31)

Meije centrale (pl. 26)