dimanche 13 août 2017

Vue du Pelvoux : de 1860 ... à 2017

Il y a quelques semaines, je présentais une vue du Pelvoux par Gaspard Gobaut, que l'on peut dater des années 1860. J'ai mis à profit mes vacances briançonnaises pour prendre la même vue grâce à l'indication d'un de mes lecteurs qui me signalait que celle-ci était prise depuis le col de la Pousterle.

Bénéficiant d'une belle journée comme seul le Briançonnais sait nous en offrir, je suis allé au plateau de la Pousterle pour mettre mes pas dans ceux de Gaspard Gobaut. Plus de cent-cinquante ans après lui, j'ai pris la même image. Seul le moyen utilisé a changé. L'aquarelle a été remplacée par la photo numérique. Je vous laisse découvrir et comparer les deux vues du Pelvoux.



Lien vers le message sur Gaspard Gobaut et sa vue du Pelvoux : cliquez-ici.

vendredi 4 août 2017

Conférence sur Dominique Villars

Je vous invite le lundi 7 août à la conférence que je donne au Jardin alpin du Lautaret à 17 heures.

mardi 1 août 2017

"Lo Chapitro Broullia", Menilgrand, 1808, en patois de Grenoble

Après une longue période de silence sur les ouvrages en patois dauphinois, l'actualité de mes acquisitions m'amène de nouveau à m'intéresser à ces petites raretés. Après la première œuvre de Blanc-la-Goutte que j'ai chroniquée il y a quelques semaines, je viens de trouver une curiosité, un recueil de poésies et de morceaux en prose, écrits en patois de Grenoble. L'ouvrage n'a ni titre, ni faux titre. Il ne porte aucune mention de lieu d'édition, d'imprimeur ou de libraire. Évidemment, il n'est pas daté. De plus, il se présente en 2 parties, chacune ayant sa propre pagination. Il n'est pas besoin d'ajouter qu'il s'agit d'une impression de piètre qualité, sur un papier de mauvaise qualité.

Après une telle présentation, l'ouvrage a tout de même quelques charmes. D'abord, il provient de la bibliothèque du grand bibliophile dauphinois  Paul Couturier de Royas. Ensuite, quelques recherches montrent qu'il est référencé dès l'ouvrage de Champollion-Figeac sur les patois de l'Isère, publié en 1809. C'est lui qui nous apprend que l'auteur s'appelle Menilgrand. Ensuite, de référence bibliographique en référence bibliographique, on apprend que l'ouvrage est l’œuvre de 2 frères de Voreppe : André Menilgrand (1731-1805), chanoine de la cathédrale de Grenoble, et Gaspard Menilgrand (1741-1814), propriétaire à Voreppe, surnommé le Philosophe. L'ouvrage aurait paru à Grenoble, en 1808, imprimé par Allier. Il se présente toujours sans titre, ni faux titre. Je vous renvoie sur la page que je lui consacre : cliquez-ici.



L'ouvrage est connu sous le nom de : « Lo Chapitro broullia », du titre de la première pièce. La première partie ne contient que des pièces traitant du chapitre de Grenoble et de la religion, d'où l'attribution au chanoine. La seconde partie ne concerne que des événements politiques ou locaux, d'où l'idée de les attribuer au frère Gaspard, qui semblait bien impliqué dans la vie locale. La double pagination s'expliquerait par la volonté de chacun des frères de pouvoir distribuer à leurs connaissances et amis la partie dont ils sont l'auteur. Le propos des auteurs est très favorable à la religion, très fortement opposé à la Révolution et bienveillant vis-à-vis de Napoléon.

J'ai aussi eu le petit plaisir de pouvoir retracer l'histoire de cet exemplaire. En effet, je possède le Catalogue d'une importante bibliothèque composée d'ouvrages anciens, rares et précieux. Ancienne bibliothèque de D. de Salvaing de Boissieu, qui a appartenu à Paul Couturier de Royas et dans lequel celui-ci a souligné en rouge les ouvrages qu'il avait achetés. Cette notice a été soulignée :


Mon exemplaire est justement relié en chagrin rouge. 


Tout cela confirme que cet exemplaire du Chapitro broullia provient de la bibliothèque Salvaing de Boissieu, puis qu'il a été acheté par P. Couturier de Royas. Il lui a été adjugé 17 fr. [66 € de 2016]. P. Couturier de Royas a gardé la reliure d'origine en se contentant d'y apposer son ex-libris. 


J'avais une provenance prestigieuse. J'ai en maintenant deux.

Quant à la rareté, il suffit de dire qu'il n'y a que 2 exemplaires dans les bibliothèques publiques françaises (source : CCFr) : un à la BNF, qui est l'exemplaire d'Eugène Chaper, et un dans le fonds dauphinois de la Bibliothèque Municipale de Grenoble.